En avril 2017, l’association “Générations futures” publiait les résultats d’une enquête ”100% des urines testées contiennent du glyphosate” (herbicide cancérogène le plus vendu au monde" et ingrédient "phare" du Roundup de Monsanto/Bayer). Mais, pour des raisons de coût, l'analyse ne portait que sur trente échantillons…
Depuis, l'association Campagne Glyphosate a lancé un appel national pour inviter les citoyens à participer à une campagne d’analyses d’urines afin d'y rechercher des traces du poison. Les objectifs sont de montrer que chacun d’entre nous a des pesticides dans le corps, de sensibiliser le public, et d’agir contre les responsables du maintien de ce produit sur le marché.
Tout près de chez nous, dans le Loiret, le 19 janvier dernier, quarante huit loirétains, âgés de douze à soixante quinze ans, vivant en ville et à la campagne, ont décidé de faire analyser leurs urines. Moins d’un mois après, les résultats sont arrivés, et ils sont probants : tous les volontaires testés sont positifs au glyphosate !
Les taux contenus dans les urines de ces volontaires vont de 0.29 nanogramme par millilitre de sang à 2.55ng/ml. Alors que le taux maximal autorisé dans l’eau du robinet est seulement de 0.1 ng/ ml. On voit bien que quel que soit l’âge, le lieu de vie et le mode de vie, le glyphosate est partout.
Le volontaire qui a le plus de glyphosate dans ses urines est un adolescent. Son taux est 25 fois supérieur à la norme autorisée dans l’eau du robinet ! Un autre habitant du Loiret, Thierry Duneau lui aussi fait partie des volontaires les plus contaminés, avec 1.67 ng/ml.
Après cette campagne de prélèvements, les quarante huit volontaires du Loiret ont prévu de déposer une plainte collective pour “mise en danger de la vie d’autrui”, “tromperie aggravée” et “atteinte à l’environnement”. Actuellement en France, plus de deux cents plaintes ont été déposées dans le cadre de cette campagne contre le glyphosate. Les pouvoirs publics répondront sans doute que ces analyses ne prouvent rien et qu’elles ne sont pas scientifiques. Pas étonnant, puisque les mêmes pouvoirs publics qui ont défini un seuil pour la présence de glyphosate dans l’eau, n’ont pas fixé de limite pour la présence de glyphosate dans le corps humain ! Sans doute par manque de prévoyance…
Au niveau politique, Emmanuel Macron s’était engagé pour une sortie du glyphosate en 2021. Mais depuis, il est revenu sur cette promesse en déclarant que “la France ne pourrait sans doute pas se passer du glyphosate à 100% d’ici trois ans”. Et ce n’était pas fini : en quelques jours le gouvernement ou le Président de la République ont nié la dangerosité réelle du chlordécone, qui pollue les Antilles françaises ; repoussé la discussion parlementaire sur la création d’un fonds d’indemnisation des victimes des pesticides ; laissé le Sénat défaire l’article 83 de la Loi Egalim interdisant la production, le stockage et la circulation de pesticides interdits dans l’Union Européenne. Les sceptiques et les anti macroniens (qui n’arrêtent pas de critiquer et voient le mal partout…) en ont immédiatement déduit que les promesses de campagne ont du plomb dans l’aile et que les lobbys y sont pour quelque chose..…
> Dans notre département, l’association de veille environnementale du Cher (AVEC) envisage actuellement de réunir des associations et des volontaires désireux de participer à la campagne d’analyses d’urines initiée par “Campagne Glyphosate”. On en reparlera sans doute prochainement dans gilblog.