Malgré le ciel gris et le risque d’une averse printanière, une quinzaine de promeneurs de La Borne et leurs amis avaient rendez vous à l’étang de Morue mardi 18 mai à l’invitation de Patrick Urion, le propriétaire du lieu (l’étang de Morue est une propriété privée). Cet endroit un peu secret caché par les bois et les bosquets est un coin délicieux pour la promenade et la détente. On y accède par la route (départementale 231), mais le plus joli est d’y venir par les bois ; des chemins et des sentiers pédestres y conduisent. Un pique nique au bout du chemin, en lisière de forêt, est une conclusion agréable de la balade.
L’étang de Morue se trouve dans la commune de Neuilly en Sancerre, c’est l’un des rares grands étangs du Pays Fort, et son origine lointaine ajoute un peu de mystère à son charme. Son nom est fait sur une racine celte qui signifie eau, source (comme moru, morue, morogues, etc). Le nom du lieu est attesté par la présence ancienne du moulin de Moru dépendant de la seigneurie de Beaujeu vers 1700, du moulin de Moru, situé dans la paroisse de Neuilly en Sancerre en 1783, et du moulin de Mourue au XVIIIe siècle sur la Carte de Cassini. Il est orthographié pour la première fois moulin de Morue dans le cadastre de 1829 sur la rivière du Vernon. Mais si cette orthographe est toujours employée à notre époque, le moulin n’existe plus.
Il reste l’étang, une belle étendue d’eau qui s’étale sur environ 12 hectares (il atteignait autrefois 20 hectares, ajoute Patrick Urion), sa longueur est de 1,8 kilomètre. Il est alimenté par un ruisseau et par les eaux venant des coteaux, et se jette dans le Vernon.
On le contemple depuis sa partie la plus large, la digue (au Nord), sa berge Est est une terre humide bordée d’une zone boisée, en face, côté Ouest des ilots et une lande tourbeuse. L’extrémité Sud en forme de pointe est fermée par des bois et des prairies bordées d’anciennes bouchures.
De nombreuses espèces végétales dont certaines sont rares, et des insectes, dont certains en régression, peuplent ce site paisible (se munir de manuels si on veut les reconnaître et les observer). On voit souvent des hérons, diverses espèces de canards, quelques migrateurs, et des ragondins se dissimulent dans les berges.
Quand aux poissons, leur tranquillité n’est plus perturbée par les grands vidages de l’étang qui avaient encore lieu tous les deux ans au siècle dernier, et la pêche est réservée à l’heureux propriétaire !