Patrick McCoy est né en 1932 à Belfast. Étudiant à l'École de formation des instituteurs (College of education), il choisit en 1952 une formation complémentaire dans le domaine des arts. Son professeur est une religieuse qui s'adonne à la poterie. C'est la première rencontre de Patrick McCoy avec la céramique, et le début d'une curiosité qui ne le quittera plus. Quelques années plus tard, il suit les cours de l'école des Beaux Arts tout en enseignant l'Art au College of Education. Puis il enseigne la Céramique, l'histoire de l'Art et la Théorie de l'Éducation à l'University Collège Sainte Marie.
En 1982, au cours d'une année sabbatique qu'il emploie à visiter les musées d'Italie et de France, il se rend au musée du Berry où il découvre les poteries traditionnelles et imagières. Il visite également une exposition de poteries de La Borne à la Maison de la Culture de Bourges. C'est le point de départ d'une interrogation, l'envie d'en savoir plus : comment la céramique est-elle passée de la tradition au modernisme ?
Cette même année, il s'inscrit à l'Université de Trinity College à Dublin.
Dans le catalogue de l'exposition du musée des Arts décoratifs de paris sur la céramique en 1983, Patrick McCoy découvre le rôle de François Guillaume dans le renouveau de la poterie à La Borne et se rend à son magasin de la rue des Arènes à Bourges. Il fait la connaissance de son fils, Étienne et de sa famille.
De retour au Trinity College, il choisit comme sujet de thèse le renouveau de la poterie et de l'art céramique à La Borne. Il y travaille de 1983 à 1990 et se rend chaque année à Bourges et à La Borne pour dialoguer avec Étienne Guillaume, André Rozay, Claude Gaget et Claudine Monchaussé, et pour consulter les archives de François Guillaume ainsi que les archives départementales.
Patrick McCoy présente sa thèse au Jury du Trinity College en 1990. Il la publie en anglais sur le web en juillet 2012.
Voici un premier aperçu de "La Borne. Renaissance" que je suis en train de lire actuellement. Il est bien possible que je laisse de côté tel ou tel point important dans ce résumé, on voudra bien me le pardonner ...le livre comporte vingt chapitres bourrés d'informations.
Le texte commence par un historique et un état de la poterie traditionnelle au début du vingtième siècle. Cette partie accorde une large place aux travaux de la Société des Antiquaires du Centre à la fin du dix neuvième siècle, qui montrent l'intérêt, dès cette époque, pour la production et l'art populaire bornois. La période de l'entre deux guerres est abordée également.
L'importante exposition de 1935 consacrée à la poterie traditionnelle de La Borne, organisée par François Guillaume à Bourges avec des éléments de sa collection, son retentissement et ses suites est un thème qui apparaît dans plusieurs chapitres. Mais le sujet qui est peut-être le plus important retrace l'activité et le rôle de François Guillaume, éditeur de céramiques, dans la création et le production d'objets d'art et d'artisanat entre les deux guerres. Son action pour faire connaître la poterie traditionnelle et faire vivre la céramique à La Borne et les nombreux documents qui en témoignent, est également un fil conducteur qu'on suit dans de nombreux chapitres au long des années jusqu'à la période de l'après guerre.
Le renouveau de la création à La Borne : "En l94l, persuadé de ce que la production de La Borne était condamnée a disparaître, j'avais pris l'initiative de louer un atelier et d'y installer un élève sortant des Beaux Arts de Bourges pour produire des objets de décoration, essayant ainsi de renouer avec la tradition de poterie folkloriques nées à La Borne pendant le siècle dernier. J'espérais aussi que cette tentative attirerait des émules". (François Guillaume). On suit dans ces chapitres les premiers pas de Jean Lerat dans l'atelier d'Armand Bedu puis sa propre installation, sa correspondance avec François Guillaume, ses interrogations, ses progrès, les détails de la production. Et aussi l'arrivée de Jacqueline Bouvet (future Jacqueline Lerat), de Paul Beyer, celle d'André Rozay, puis de Vassil Ivanoff (auquel un chapitre entier est consacré).
Et puis, les années cinquante, les premières expositions à Paris, l'importance de l'art sacré dans l'oeuvre des Lerat, leurs échanges avec les artistes de leur temps, la venue à La Borne de nouveaux créateurs, Elisabeth Joulia, Yves Mohy, Jean Linard...
Il faut ajouter que le travail de Patrick McCoy est aussi un exposé foisonnant d'informations et de détails (on se passionne à lire les citations, les notes et les lettres et documents cités).
Après les ouvrages de Robert Chaton, voici une somme, un travail universitaire très complet qui contribue à mettre l'aventure artistique de La Borne à la place qu'elle mérite dans l'histoire de la création en France. C'est un événement qui mérite d'être signalé.
Espérons que de nombreux amateurs iront à la rencontre de ce livre et s'enrichiront à sa lecture. Et que de nombreux élus et responsables culturels de notre région feront de même, afin de mieux connaître La Borne, un trésor artistique souvent méconnu.
Il reste maintenant à trouver un traducteur, femme ou homme, de bonne volonté....
> Patrick McCoy a déposé un exemplaire de sa thèse aux Archives départementales du Cher. Rue Heurtault de Lammerville. 18000 Bourges. Horaires de la salle de lecture : du mardi au vendredi de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 17 h 30
On peut lire l'ouvrage de Patrick McCoy sur le web où il est publié dans son intégralité (vingt chapitres en anglais avec de très nombreuses citations en français) sous le titre : "La Borne. Renaissance"..
> La Borne Renaissance. Page d'accueil >>> lien.