Du portail à l’autel, la nef de la cathédrale Saint Étienne de Bourges était pleine de monde, dimanche 15 octobre, pour un hommage musical à Jacques Brel joué au grand orgue par Frédéric Lamantia. Une cathédrale pleine de spectateurs, et beaucoup d’autres (plusieurs centaines, dit-on), qui n’avaient pu entrer !
Après une brève introduction par “Les amis du Grand orgue” et François Carré pour “Double Cœur”, c’est la fille du “grand Jacques”, France Brel, qui présentait les chansons du concert avec des mots choisis pleins de sobriété. Quelques interventions éclairant les chansons, dites dans un ton familier, destinées aussi à donner le temps à l’organiste de régler l’instrument entre deux morceaux.
Le grand orgue vieux de trois cent cinquante ans, mais toujours vigoureux et au mieux de sa forme, a donné sa pleine mesure avec ce répertoire inhabituel. Des notes flûtées, des parties à plusieurs voix, des sonorités qui enflent, des vents de tempête qui deviennent des ouragans, des sonorités de cataclysme… Une interprétation qui rappelait celle de Brel en scène. Les chansons étaient bien servies.
Placé devant l’autel, un écran de grande taille recevait en alternance des photos de Jacques Brel et des vues de Frédéric Lamantia jouant avec enthousiasme et brio (on pourrait dire : conduisant), les claviers et les manettes du grand orgue. Des applaudissements longs et sonores ont salué la belle prestation du titulaire du grand orgue du Temple de Lyon.
Oui, et sans exagération, ce fut un concert exceptionnel. Les mille spectateurs en ont pris plein le cœur et les oreilles, au point de se lever et d’entonner ensemble avec émotion “Quand on a que l’amour” à la fin du concert. Un moment qui vous serre un peu la gorge ou vous fait poindre une petite larme, selon votre nature…
Saluons les deux associations qui ont eu le talent d’offrir aux berruyers ce beau moment de culture pour tous.
On aimerait qu’il y ait plus de dimanches comme celui là à Bourges.
> Mais une triste nouvelle nous a été annoncée à la fin du concert par François Carré. Le matin même, Alain Meilland, avait succombé à une crise cardiaque. Pour tous ses amis, ceux de Double Cœur, ceux qui l’ont côtoyé dans l’action pour la reconstruction de la Maison de la culture sur son site, pour ceux qui souhaitent une politique culturelle pour Bourges, c’est une perte immense. Gilblog lui consacrera bientôt une ou plusieurs pages.