Quand on approche de Morogues, il est impossible de ne pas remarquer la silhouette robuste du clocher hexagonal de l’église Saint-Symphorien. Partant d’une base carrée, sa section devient octogonale par le jeu de pyramides d’angle. L’autre originalité de ce clocher réside dans sa construction en grès ferrugineux de pays, qui lui donne une teinte rouille étonnante.
L’intérieur de l’église se compose d’une nef, d'un chœur avec une abside voûtés en ogive et de deux chapelles du quinzième siècle. Quelques pièces remarquables font partie du mobilier : un Christ en croix grandeur nature en bois polychrome et un très beau banc d’œuvre en chêne sculpté du quinzième siècle, ainsi que d’autres sculptures, l’ensemble provenant probablement de la Sainte Chapelle du Duc Jean à Bourges.
L’église Saint-Symphorien de Morogues, qui date de la fin du treizième siècle, a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1926. Cinq pièces remarquables de mobilier sont également classées : le Banc d’Oeuvre gothique en chêne du début du quinzième siècle. Un Homme de cour en costume d’époque et un Saint Jean-Baptiste en berger, deux statues de 1450 dans le chœur. Une statue "La Vierge à l’Enfant" (1410) dans la Chapelle de la Vierge. Enfin, le Christ en croix grandeur nature au niveau du clocher.
Malheureusement, le temps et l’humidité avaient fait leur œuvre et considérablement dégradé le bâtiment. À tel point qu’il ne pouvait plus accueillir le public pour des raisons de sécurité. Une restauration devenait urgente.
Après les formalités et les dossiers d’usage pour obtenir les subventions, les travaux ont commencé à l’automne 2016 sous la direction d’Odile Jusserand-Boitier, architecte du Patrimoine, avec douze entreprises.
Et la liste des opérations est longue… Enduits extérieurs et intérieurs du clocher, éclairage et serrurerie, restauration du Christ et du banc d’œuvre. Ensuite restauration de la voûte lambrissée de la nef, assainissement des murs, réfection des enduits et des sols, restauration des vitraux des chapelles, création de vitraux pour le clocher.…
Un projet de longue haleine entamé en 1994 avec les Amis de l’église de Morogues et la municipalité, et réalisé avec des subventions de la Direction des affaires culturelles du Centre Val de Loire (DRAC), du Conseil départemental du Cher, du Conseil régional Centre Val de Loire, des fonds de la commune de Morogues, des fonds associatifs et du mécénat privé.
Lors de plusieurs visites destinées au public, Emmanuel Marot, archéologue à Bourges Plus et conseiller municipal chargé du dossier, a exposé le projet et commenté l’avancement des travaux. Je vous invite à lire ses douze chroniques sur le site de la commune de Morogues (lien en bas de page).
Quelques surprises, comme la découverte de fresques sous les enduits de plâtre, une étonnante sculpture dépassant du lambris, de singulières inscriptions …ou le pourrissement des solives de la toiture, ont émaillé le déroulement des opérations…
Désormais, la dépose de la tribune et de l’avant chœur surbaissé donnent plus de grandeur à l’édifice et plus de perspective à la nef qui est maintenant dans sa dimension d’origine.
Une vue qui trouve son point d’orgue avec la peinture murale de Saint-Christophe qui a été mise à jour durant la restauration de l’intérieur du clocher.
Après plus d’un an de chantier, les échafaudages ont disparu et nous verrons la restauration terminée à la fin de Novembre. Mais il faudra attendre le début de 2018 et la repose de l’ensemble du mobilier (bancs, statues et tableaux) pour que l’église Saint-Symphorien soit rouverte au public et au culte.
> Pour en savoir plus : Site de la commune de Morogues. L’Église Saint Symphorien, son histoire. >>> Lien.
Chroniques de 1 à 12 sur la restauration de l’église. >>> Lien.