Dans un tract diffusé ces jours ci, le collectif Bassine Aux Aix Non Merci, qui vient de se constituer avec des habitants de La Borne et de Morogues, dénonce un inquiétant projet de bassine aux Aix d'Angillon. Cette bassine, portée par la SCEA de La Chaumelle qui aurait une emprise au sol de 2 hectares (pour un plan d'eau. de 14 300 m2) permettrait de stocker un volume de 64 600 m3 d'eau puisée directement dans la nappe du Jurassique supérieur (nappe libre peu profonde), au profit de l’agriculture industrielle..
Et la préfecture autoriserait ce projet aux Aix d’Angillon, à l’inverse de toute logique de préservatlon de l'environnement et du bien-être des populations alentours, s’indigne le collectif.
Et de poursuivre… Alors même que le dérèglement climatique et la raréfaction de l'eau deviennent une réalité dont les conséquences sont de plus en plus facilement observables dans le Cher (chaleur, sécheresse du Colin, etc.) ; alors que la Zone de Répartitions des Eaux (ZRE), présente une insuffisance des ressources en eau par rapport aux besoins ; alors que le nouveau PLUI (Plan d'Urbanisme Local Intercommunal) défend la protection des zones naturelles et agricoles contre l'artificialisation des terres.
Bref, le collectif conclut qu’une telle décision est contraire à l’intérêt général, et ses arguments sont nombreux. Je résume les principaux..
Retirer de l'eau d'une nappe affectera le niveau du Colin et de l'Ouatier, entraînant des conséquences désastreuses pour les populations, la faune, la flore et les activités voisines.
Une fois stockée à l'air libre, l'eau exposée au soleil et au vent. sera soumise à une évaporation importante (de 20 à 60% selon les années). Quel gâchis, en effet.
Avec une pluviométrie insuffisante et un rechargement en hiver de la nappe de plus en plus tardif, on permettrait des prélèvements préjudiciables à tous pour remplir la bassine d'un seul irriguant ?
Comment se fait-il qu'un tel projet agro-industriel (loin d'être le seul dans le Cher) puisse être approuvé par la Préfecture, sans débat, sans écoute ni des élus, ni des habitants ?
Pourquoi privilégier les besoins de cultures gourmandes en eau et inadaptées à nos territoires ?
Et de conclure : Pourquoi privilégier des cultures vouées à l'exportation quand nous avons cruellement besoin de relocaliser notre alimentation ?
> Mais ce communiqué laisse augurer d’autres initiatives.
En effet, l’Association de veille environnementale du Cher (Avec) vient de déposer un recours auprès du préfet contre le projet de bassine aux Aix-d’Angillon, et contre un autre à Baugy. “Nous saisissons la justice administrative pour qu'elle exige que le préfet réponde à nos différents courriers et agisse pour faire respecter l'arrêté préfectoral qui interdit tout pompage entre le 1er avril et le 15 décembre, mais nos relances sont restées lettres mortes. Ce silence des autorités nous laisse supposer une collusion des autorités avec le principal syndicat agricole qu'est la FNSEA.” a déclaré récemment un membre de l’AVEC.
L’association Bassine Aux Aix Non Merci, prévoit une rencontre avec madame Christelle Petit, maire des Aix d’Angillon et projette une réunion publique dans la ville.
> Cliquer sur la photo du haut pour l’agrandir.
> Le mouvement anti bassines dans le Cher est animé par le collectif Bassines Non Merci Berry, l’Association de veille environnementale du Cher (AVEC), et le collectif Bassine Aux Aix Non Merci.
On peut prendre contact à cette adresse courriel : eauaix@prootonmail.com
> Lire dans gilblog : Des bassines et des méga bassines. >>> Lien.
Rémy Pointereau dit oui aux bassines. >>> Lien.