Sommes-nous tous des cobayes ? Pourquoi y a-t-il des OGM dans les champs et dans les assiettes, alors qu’ils n’ont été testés que pendant trois mois sur des rats ? Comment se fait-il que l'énergie nucléaire soit encore présentée comme l’énergie du futur alors que les hommes ont vécu les catastrophes de Tchernobyl et Fukushima ? Les conclusions seraient-elles accablantes ? Pour son troisième film, Jean-Paul Jaud a donné la parole aux agriculteurs japonais de Fukushima, Sénégalais ou Français, aux scientifiques, aux politiques ou aux militants. Tous s’expriment librement sur ces deux questions majeures, les OGM et le nucléaire.
Jean-Paul Jaud, auteur de "Nos enfants nous accuseront" (2008), qui s'attaquait à l'usage des pesticides, a suivi mois après mois l'équipe du professeur Gilles-Éric Séralini. Ce chercheur basé à Caen, a publié l'étude qui a fait grand bruit et qui conduit Paris et Bruxelles à saisir leurs agences sanitaires et à commencer à réviser leurs positions sur les OGM. De 2009 à 2011, et dans le secret le plus absolu, le Professeur Gilles-Eric Séralini a mené une expérience aux conséquences insoupçonnables, au sein du CRIIGEN. Il s’agit de la plus complète et de la plus longue étude de consommation du maïs NK 603 un OGM agricole avec le pesticide Roundup faite sur des rats de laboratoire. Les conclusions qui sont tirées sont édifiantes …dans le genre qui donne le frisson. Pour faire bonne mesure rappelons que le maïs NK 603 de Monsanto, est cultivé sur 80% du sol américain, et importé en Europe avec le pesticide Roundup.
Corinne Lepage, députée européenne qui se bat depuis des années à Bruxelles contre le lobby pro OGM, est très présente dans le documentaire. "Les premiers qui ne veulent pas de la recherche, ce sont les semenciers", accuse-t-elle.
Parallèlement à l'exposé sur les dangers que font courir OGM, le film dénonce aussi le nucléaire. En cours de tournage, "il y a eu le choc de la catastrophe de Fukushima au Japon et j'ai alors décidé de réunir dans mon film ces deux technologies mortifères contrôlées par une minorité de prédateurs", explique Jean-Paul Jaud. Ainsi, le film l'a conduit au Japon, dans les campagnes environnant Fukushima, vidées de leurs habitants, inhabitables et incultivables à cause de la radioactivité.
Le commentaire (dit par l'acteur Philippe Torreton) décrit une "troisième guerre mondiale sacrifiant l'homme, l'animal et le végétal". Jean-Paul Jaud, le réalisateur déclare "je ne suis pas un journaliste, je suis cinéaste et je revendique une subjectivité". Et s'il refuse l'étiquette de militant, il se considère comme un cinéaste libre et citoyen.
Le 15 février sera une soirée exceptionnelle pour les spectateurs du cinéma de la MCB qui pourront débattre avec des personnalités qualifiées. Mais pas du genre des habituels "experts" abonnés des plateaux télé ! Jugez plutôt : l'AVEC a invité Michel Bouvy de la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (Criirad), Nicolas Defarge du Comité de Recherche et d'Information Indépendantes sur le génie génétique (Criigen), membre de l'équipe du Professeur Séralini. Et enfin Béatrice Jaud, la productrice du film. Vendredi 15 février à 21 heures : un rendez-vous à noter sur vos agendas !
> "Tous cobayes ?", film de Jean-Paul Jaud. Soirée unique vendredi 15 février 2013 au cinéma de la Maison de la culture 12 Boulevard Clémenceau à 21 heures.
Événement organisé par l'AVEC (Association de veille environnementale du Cher) et la Maison de la culture de Bourges. Pour les retardataires, le film sera projeté (mais sans débat et sans invités), samedi 16 à 19 heures et mardi 19 à 19 heures - voir le programme de la MCB.
> Sur la photo, de gauche à droite et de haut en bas : Jean-Paul Jaud, Nicolas Defarge, Béatrice Jaud. Ces deux derniers, ainsi que Michel Bouvy seront à Bourges le 15 février.
> Association de veille environnementale du Cher (A V E C).
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