De notre envoyé spécial, Alain Broglio.
C’est à la suite d’un récent voyage en Égypte que Pascal Blanc, sans doute touché par la grâce, a eu un coup de cœur, non seulement pour les antiquités Égyptiennes, mais également pour une de nos plus grandes archéologues, Christiane Desroches Noblecourt. C’est elle qui fit faire à l’Egyptologie un tel bond en avant que désormais cette science qu’elle a dépoussiérée, suscite et crée de nombreuses vocations.
Il en est ainsi pour Pascal Blanc qui, sans vouloir se prendre pour Jacques Chirac et son musée du quai Branly, se verrait bien l’initiateur d’un événement majeur et culturel qui marquerait pour des siècles et des siècles “sa” belle ville du Duc Jean.
Après des nuits d’insomnies passées à tenter de faire émerger une idée lumineuse et fédératrice, rien ne venait et le temps passait… Le cerveau de notre édile restait stérile. Sans doute épuisés depuis sa dernière grande création mondialement connue : “La descente infernale”, les neurones de son cerveau restaient désespérément dans un état de capilotade avancée.
L’affaire avec son cortège de frustrations en serait restée là, mais c’était sans compter sur les hasards de la vie, qui quelquefois nous donnent un coup de pouce salvateur. En effet, suite à une réunion de conseil municipal un peu houleuse avec une opposition un tantinet agressive, la tension artérielle de notre maire alla subitement tutoyer des valeurs qui peuvent instantanément vous expédier “ad patres”…
Heureusement, le phénomène ne dura que quelques instants et curieusement, eut pour effet de dilater veines et artères du cerveau de façon durable ! Ce surplus inattendu d’oxygénation fit renaitre dès la première nuit une activité cérébrale jusqu’alors méconnue.
C’est ainsi que Pascal Blanc imagina que le projet MCB 2 qui avait jusqu’à lors terni durablement sa mandature pouvait et devait être associé à un projet archéologique de grande envergure. Dès le lendemain matin, il s’en ouvrit auprès de ses plus proches conseillers qui, après réflexion tentèrent de calmer ses ardeurs en lui expliquant que le temps malheureusement était compté pour faire aboutir un tel projet dans le temps du mandat… Pascal balaya cette remarque d’un revers de manche, car avec ses facultés d’analyse récemment aiguisées et après avoir lu toute les publications relatives à l’archéologie universitaire classique, il avait acquis la conviction qu’en ces temps de libéralisme forcené dont il était l’un des chantres, les fouilles effectuées au pinceau et à la petite cuillère étaient la marque d’un temps révolu qui ne peut plus avoir cours dans notre société compétitive actuelle !
Après de longues cogitations, il s’imagina déjà récompensé par le Ministère de la Culture pour avoir inventé et imposé la méthode de fouilles qui s’appellera désormais la méthode “Pascal Blanc”. Pour le non initié, cette méthode radicale peut paraitre destructrice et violente, mais en fait il n’en est rien, car, ce que nous ne savons pas c’est que la science avance à grands pas. Désormais, au lieu de gratouiller le site avec des outils d’un autre âge, manipulés par de jeunes fainéants qui ne pensent qu’à draguer en faisant émerger un fémur ou une fibule de temps à autre, Pascal Blanc a opté, après avoir pris conseil auprès des spécialistes de l’aménagement du territoire (Vincy et Bouigues), pour les pelleteuses et autres bulldozers. Ainsi, les mètres cubes de terre sont enlevés rapidement et emportés dans un site tenu secret ou des logiciels directement venus de la “silicon Valley” vont reconstituer les strates archéologiques sans aucune erreur possible.
Cette méthode nouvelle et révolutionnaire libérera le site de Séraucourt en quelques jours seulement. Elle permettra de rattraper le catastrophique retard de construction de la nouvelle maison de la culture dite “MCB 2 du vingt et unième siècle” sans que la ville perde pour autant la connaissance et la valorisation de ses richesses archéologiques. De plus, si la méthode est validée, les débouchés mondiaux offriront à Bourges un avenir radieux…
Pour cette avancée scientifique qui en plus ménage l’économie et les budgets, on murmure dans les couloirs des ministères qu’une légion d’honneur pourrait bien dans une prochaine promotion orner le torse de Pascal Blanc.
Alain Broglio envoyé spécial pour la revue “Archéologia” et pour gilblog.
> Photo du haut montrant la place Séraucourt publiée par le Berry républicain le 8 novembre avec cette légende : Un ballet incessant d’engins de chantier supervisés par les archéologues de Bourges plus.
* Alain Broglio souligne que tout rapprochement avec Christian Blanc, éminent archéologue Français, Directeur de recherche au CNRS serait fortuit, à moins que ce soit le fruit d’un dédoublement aigu de personnalité.