Le diable se cache dans les détails, a dit un homme célèbre (qui avait peut-être volé le bon mot à sa femme). C’est ce que l’on peut se dire en lisant (avec un peu d’attention), le Berry Républicain du jeudi 8 octobre. Et il faut aller jusqu’à la page 36. Là on peut découvrir qu’un rédacteur, a intelligemment (et non sans une certaine dose de malice) placé ensemble deux brèves qui se révèlent pleines de sens.
Comme je devine que vous brûlez d’impatience, je vous donne les titres avant même de citer intégralement les deux petits articles. La pandémie profite aux milliardaires et Basculement dans l’extrême pauvreté.
"La pandémie profite aux milliardaires.
La fortune des milliardaires a touché un sommet durant la pandémie de Covid-19; passant les 10.000 milliards de dollars grâce au vif rebond des marchés, alors même que l'économie mondiale était en panne. Selon une étude réalisée par la banque suisse UBS et le cabinet d'audit et de conseils PWC, la fortune cumulée des milliardaires se montait à pas moins de 10.200 milliards de dollars, soit un nouveau record, au delà du pic de 2017. Leur fortune cumulée atteignait alors 8.900 milliards de dollars.
Basculement dans l’extrême pauvreté.
La pandémie de Covid-19 va précipiter dans l'extrême pauvreté entre 88 et 115 millions de personnes supplémentaires dans le monde cette année, a annoncé hier la Banque mondiale, soulignant que de plus de en plus de citadins sont concernés. C'est la première fois depuis plus de vingt ans que le taux mondial d'extrême pauvreté va augmenter, souligne l'institution de Washington. Et d'ici 2021, ce chiffre risque de monter jusqu'à 150 millions de personnes supplémentaires vivant avec seulement 1,90 dollar par jour. "
> Nous sommes devenus tellement blasés, insensibilisés (les journalistes comme nous mêmes), par le déferlement de mots et d’images dont nous sommes gavés tous les jours, que cette information majeure qui nous dit que le gâteau des richesses est de plus en plus mal partagé, passe quasiment inaperçue.
Pourtant, elle devrait faire la première page de tous les journaux et pas être reléguée en page 36 de notre dernier quotidien local. C’est pourquoi j’ai refait la une du Berry à ma façon.
C’est peu de choses, mais ça soulage un peu.