Le 3 novembre 2020, le guide de la Santé informait que le Berry est la zone la plus en difficulté du Centre-Val de Loire. Avec 211 médecins pour 100 000 habitants, le Cher se classe 4e département le moins bien doté en médecins en France. C’est ainsi que notre département compte 13 communes classées déserts médicaux, à comparer avec les 41 recensées dans les départements de la région Centre-Val de Loire.
Quels sont les critères de ce classement ?
Le nombre de consultations de médecine générale doit être supérieur à 2,5 par habitant. La première pharmacie doit être située à moins de 10 minutes de route. Le premier traitement d’urgence doit être situé à moins de 30 minutes de transport.
Si au moins un critère est manquant, la commune est considérée comme sous-dotée. Et si les trois sont absents, elle est classée en désert médical. On voit dans cette carte du Cher que dans une énorme majorité de communes, les habitants sont victimes du manque d’accès aux soins.
Et être une ville dotée d'un hôpital ne suffit pas dans le Cher à garantir un accès correct aux soins. Ainsi, Bourges est entourée de communes où les consultations en médecine généraliste sont très faibles.
> À la fin de 2020, l’Association des maires ruraux de France (AMRF), publiait deux études, la première révélant que l’espérance de vie à la campagne se dégradait depuis le début des années 2000 par rapport aux villes, et la seconde que les habitants des régions rurales ”consomment 20 % de soins hospitaliers en moins que ceux des villes”.
En ce début d’année, les maires ruraux tirent le signal d’alarme pour alerter sur la dégradation des déserts médicaux à l’issue de la publication d’une étude qui révèle un ”accès aux soins de qualité inférieure à celle de la moyenne des territoires français”. Parue le 4 février 2021 dans la revue ”36 000 communes” l’étude d’Emmanuel Vigneron, universitaire et spécialiste de l’approche territoriale de la santé, montre que la densité pour 1 000 habitants pour toutes les catégories de médecin est systématiquement inférieure à la campagne par rapport aux grandes villes.
Cette tendance s’est accentuée au cours des dernières années. Emmanuel Vigneron souligne que le nombre de cantons dépourvus de médecins est passé de 91 en 2010, à 148 en 2017, soit une augmentation de 62 %. La densité médicale a d’ailleurs baissé de plus d’un tiers dans 30 % de l’ensemble des cantons pendant la même période !
Commentant ce dossier, Dominique Dhumeaux, premier vice-président de l’AMRF a déclaré à la presse : ”Cette difficulté d’accès au soins est insoutenable. J’ai du mal à imaginer comment notre société va absorber cette profonde injustice. Nous ne sommes qu’au début de la crise. Si rien n’est fait, on court vraiment à la catastrophe”. Et il ajoute : ”Rien n’explique que pour 1 000 habitants, il y ait moins de médecins en milieu rural qu’en ville. Il n’y a pas moins d’enseignants ou de pharmaciens ! Plus de la moitié des médecins en rural sont âgés de plus de 55 ans et un bon nombre a déjà largement dépassé les 70 ans” alors que ”les jeunes médecins sont beaucoup plus nombreux en ville”.
Cette désertification de l’accès aux soins est d’autant plus inquiétante que la croissance du nombre de médecins généralistes progresse. Fin 2019, 297 000 médecins étaient inscrits à l’Ordre des médecins, soit 35 000 de plus qu’en 2010. La désertification est donc aggravée par une mauvaise répartition des médecins dans le territoire !
Pour les réclamations, s’adresser à votre gouvernement habituel….
> Illustrations de haut en bas. Carte des accès aux soins dans les communes du Cher-Cliquez pour agrandir. Le dossier des déserts médicaux. Panneaux de recherche de médecins.
> Sources: FR3 Votre commune du Centre-Val de Loire est-elle un désert médical ? >>> Lien.
Weka Service public. Les maires ruraux alertent sur la dégradation des déserts médicaux. >>> Lien.
L’étude sur les déserts médicaux. >>> Lien.