Jusqu’à cette année, Bourges souffrait de ne pas voir aboutir un projet phare digne de ses ambitions culturelles et notamment au regard de son ambitieuse candidature au titre prestigieux de "capitale européenne de la culture”..…
Ajoutons que la cité n’avait pas eu l’honneur d’accueillir Tennessee Williams et sa pièce de théâtre "La chatte sur un toit brûlant" (même du temps de Gabriel Monnet) et, franchement, les édiles et la population en souffraient, secrètement certes, mais ils en souffraient… Il fallait donc d’urgence trouver une piste qui aurait pour vocation de guider notre cité vers les hauteurs tant convoitées de capitale de la culture.
Un soir de "brain storming", il fut proposé de réaliser un inventaire des toitures susceptibles d’accueillir une ou plusieurs créations artistiques qui apporteraient ainsi ce plus culturel original capable de propulser la renommée de l’antique Avaricum sur les sommets les plus élevés, bien au-delà de nos frontières et peut-être même jusqu’en Papouasie Nouvelle Guinée, pays réputé pour ses arts dits "primitifs".
L’accouchement fut relativement laborieux ! En effet de nombreuses propositions ciblaient la cathédrale Saint Étienne comme éligible pour accueillir un projet culturel sur le toit de sa nef, certains y voyaient même l’opportunité de devenir la première cathédrale du monde, loin devant Notre-Dame de Paris (amputée de sa flèche pour encore une longue période)… Mais de nombreux esprits chagrins tenants d’une laïcité intransigeante mirent tout en œuvre pour faire avorter le projet. Ils y réussirent haut la main, mais sans pour autant apporter une autre proposition intéressante....
Il fallut attendre l’inauguration de la nouvelle maison de la culture dite "MCB2" pour qu’émerge une idée de génie, car il faut le dire, à la vue du bâtiment extérieur de nombreuses critiques fusaient. Certains comparaient son architecture à un standard post soviétique, d’autres à un entrepôt d’Hyper marché. Enfin, bref, le lieu était l’objet de jugements plus ou moins acerbes. La froideur du lieu résumait sans doute l’opinion générale...
C’est un Berruyer de pure souche qui, après avoir assisté au brame du cerf en forêt de Vouzeron pendant une nuit de pleine lune, eut l’illumination : pourquoi donc ne pas installer des cervidés sur la MCB2 ainsi que sur les toits alentours ? La proposition fut retenue à l’unanimité car installer une biche sur la nouvelle maison adoucirait son aspect froid et rigide, quant au cerf perché en haut de la façade classée de l’ancienne maison, il serait là, à regarder éternellement sans plus jamais pouvoir atteindre, sa biche, un peu comme le cocu le ferait dans une pièce de Labiche (triste destinée en définitive). Par ailleurs, un mouton de Jacob symbole du Berry profond serait perché au sommet du château d’eau.
Voilà donc, la place Séraucourt désormais habitée par la faune sauvage, un lieu qui devrait convenir et réjouir tous les usagers de cet espace : (fête foraine, Printemps de Bourges, naturalistes et lieux culturels).
Mais cet événement n’est pas passé inaperçu et comme une trainée de poudre, l’information est malheureusement parvenue aux oreilles de Willy Schraen, le fameux président de la Fédération Nationale des chasseurs qui déclarait récemment sur RMC : "j’en ai rien à foutre de réguler", car son plaisir, ce qu’il aime, c’est donner la mort…il ne s’en cache pas.
Sans plus attendre, ce dernier a préparé son paquetage de guerre, version "OPEXLD" (Opération extérieure longue durée). J'apprends, suite à une fuite en provenance de son secrétariat, que ce Nemrod 2.0 serait en route vers notre bonne vieille cité d'Avaricum, accompagné d’un commando spécial constitué des meilleurs gâchettes du pays. Son avant-garde aurait déjà pris pied au cœur des marais de Bourges afin de préparer le siège de la place Séraucourt. Des mouvements suspects ont été remarqués dans les coulants des marais mais je n'en sais pas plus pour le moment.
La police est sur les dents et des gardes chasse de Chambord patrouillent depuis samedi nuit et jour sur les lieux.
Les berruyers ont peur !!!
> Alain Broglio reporter free-lance (texte et photos) pour “Le Chasseur Français” et envoyé spécial de gilblog.