Sous le titre “Un traitement de texte en ligne se change en censeur”, le journal web Actualitté s’interroge : jusqu’où pénètre la censure de l’État chinois ? Telle est la question soulevée après que l’auteure d’un roman a été censurée par ...son logiciel de traitement de texte !!!. Ainsi, avant même de rendre son œuvre publique, elle s’est vu refuser l’accès à son travail par l'outil d'édition en ligne qu’elle utilisait. Et pour quel motif ? Le manuscrit présentait des contenus illégaux !
Je résume l’article d’Actualitté. En juin 2022, l’écrivaine tente d'accéder au brouillon de son prochain roman : le logiciel de traitement de texte en ligne WPS lui refuse l’accès à ses documents. WPS est une version chinoise d’un logiciel cloud à l'image de Google Docs ou Microsoft Office 365. Mais son travail a été rendu inaccessible, car il contiendrait des informations illégales. Alors qu’elle a été la seule personne à travailler sur son manuscrit pendant un an, il a soudainement été verrouillé. “Le contenu est entièrement propre et peut même être publié sur un site Web de littérature, mais WPS a décidé qu’il devait être verrouillé. Qui lui a donné le droit de consulter le documents privé d’une utilisatrice et de décider quoi en faire ?“ interroge-t-elle.
Depuis, le message a été largement repris sur les réseaux sociaux chinois. WPS porterait-il atteinte à la vie privée ? Les utilisateurs réclament des réponses. “Pouvez-vous garantir que vous ne consulterez pas nos documents ? Si vous le pouvez, je continuerai d'utiliser WPS ; si vous ne le pouvez pas, je demanderai un remboursement de mon abonnement. Je l’ai renouvelé pendant plusieurs années, mais je me sens terrifié maintenant.”
Lancé pour la première fois en 1989 par la société Kingsoft, WPS annonce 310 millions d’utilisateurs. Il a bénéficié de subventions du gouvernement chinois qui veut renforcer ses propres entreprises par rapport aux concurrents étrangers.
Pauvres Chinois condamnés à vivre sous ce régime autoritaire ! Heureusement, c’est bien mieux chez nous, les démocraties occidentales !
Croyez vous ?
Pour Pragmasoft, site des logiciels libres, les GAFAM (acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) sont cinq entreprises qui contrôlent le monde, exploitent vos données et votre vie... avec votre accord tacite ou explicite puisque vous avez accepté de partager vos données (valeur cochée par défaut) ! Pour Dominique Reynié (Le Figaro), la censure par les GAFAM révèle le danger d’une régulation par des entreprises privées américaines de nos libertés et de notre manière de les exercer. En voici quelques exemples.
Facebook censure 2 milliards d'utilisateurs ! C'est publié en clair et c’est Facebook lui même qui l’annonce ! En mars 2020, Facebook a supprimé des centaines de milliers d’informations sur le coronavirus. Et le PDG de Facebook indique sur son blog avoir redirigé plus de 2 milliards d'utilisateurs vers des informations considérées comme “vérifiées”, selon l’hebdomadaire belge "Le Vif L'express" du 29/04/2020.
L’Observatoire du journalisme a été victime en été et en automne 2019 d’une censure du réseau social, une tribune sur Alain Duhamel avait brusquement disparu du réseau social avant de reparaître huit jours plus tard. Le quotidien catholique Présent, la page du dessinateur Miège, le mensuel Causeur, et combien de particuliers, ont connu les mêmes mésaventures. J’ai moi aussi connu la censure de Facebook, mais démenti par une autre source, le coupable corrigeait peu après.
Ce jeudi 21 juillet, en Australie, Twitter a bloqué le compte du Socialist Equality Party pour une video sur Julian Assange et d’autres militants pour la liberté d’expression, rendant impossible la publication d’articles ou la réponse aux messages. .
Les GAFAM limitent la liberté d’expression sur leurs réseaux sociaux et Facebook frappe toujours. Le motif est toujours le même : “Infractions répétées aux standards de la communauté”. L’avantage d’une formule aussi vague est qu’elle justifie tout et n’importe quoi. Les GAFAM ne semblent jamais soumis à aucun contrôle de la part des États où ils sévissent. Sauf une exception, l’Italie, où la justice a confirmé la supériorité de la loi nationale sur l’arbitraire des règles de Facebook dans le cadre d’un litige entre l’entreprise américaine et un mouvement politique italien.
Les pauvres chinois ne sont pas seuls, mais c’est une maigre consolation.
> Sources : Actualitté. Un traitement de texte en ligne se change en censeur. >>> Lien.
Pragmasoft. Les Gafam. >>> Lien.