Un train peut en cacher un autre… Les débats et controverses à propos de la loi "Création et Internet", dite Hadopi, ont oublié son principal instrument : le logiciel espion que chacun (même berrichon) devrait installer sur son PC. Il serait temps de penser aux conséquences..
On a beaucoup parlé et débattu à propos de la loi “Création et Internet”, dite Hadopi (c’est à dire Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres et la Protection des Droits sur Internet ). On est contre le “piratage”, ou on est pour la licence globale, on veut protéger les artistes et les entreprises dites culturelles, ou on veut protéger les internautes et la copie familiale. Mais on a peu parlé de l’étonnant outil de contrôle que chacun devra installer sur son PC…. Les réfractaires se désigneront comme de potentiels "pirates".
Bizarrement, cette mesure du projet de loi n’a pas fait beaucoup jaser, mais le “spyware” (traduction : logiciel espion), que les internautes français auront installé sur leur PC pour être en règle avec l’Hadopi, pourait devenir un outil de surveillance de leurs données personnelles !
Grâce aux explications (un peu embrouillées) de Christine Albanel, on sait que ce spyware fonctionnera en permanence et qu’il communiquera en permanence avec les serveurs de l’Hadopi pour témoigner que l’internaute n’enfreint pas la loi. Comme son code ne sera pas rendu public, personne ne pourra connaître la nature de la surveillance qu’il exercera. Qu’est-ce qui l’empêchera de copier vos mails, les adresses de vos correspondants, vos fichiers, les sites que vous consultez, vos photos ? Qu’est-ce qui l’empêchera d’intercepter, de copier, de communiquer toutes ces informations ?
Bien entendu, le gouvernement jure ne vouloir que défendre l’intérêt des artistes et de la création. Mais ce serait au prix de la surveillance de nos ordinateurs personnels, une méthode que même le gouvernement chinois n’a pas osé mettre en oeuvre dans son pays !
Et si demain notre gouvernement décidait d’étendre les fonctions du spyware Hadopi à la détection d’indices de "complot terroriste", à la réglementation du droit de grève, au contrôle des "rumeurs" de l'Internet, ou à celui des images érotiques ou pornographiques, comment s’y opposer ? Et après-demain, le gouvernement nous tiendra-t-il informés du contenu et des évolutions de son logiciel ?
Pendant que l’on discute sur la protection du droit d’auteur ou sur les raisons de rejeter cette loi, son inconstitutionnalité, son véritable objectif échappent aux médias et à la plupart des français. Eh bien, il faut le dire : notre vie privée, notre liberté de penser, de nous informer, et notre liberté d’expression, se trouvent menacées par le petit logiciel espion de Christine Albanel et Nicolas Sarkozy.
On suivra avec intérêt le vote de nos députés, et notamment ceux du Cher.
D’après un article de Agoravox :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-hadopi-n-est-qu-un-cheval-de-55207
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