Sous le titre “Facebook, Twitter et Pinocchio”, Le Canard enchaîné du 12 septembre s’amuse à dégonfler la baudruche (ou à renverser la tarte à la crème si l’on préfère), des réseaux sociaux. Allez hop, on y va.
Facebook, se vantait récemment d'avoir dépassé la barre des 2,2 milliards de terriens utilisateurs. Un baratin totalement invérifiable, puisque personne n'a le droit de mettre son nez dans les serveurs de la multinationale, raille Le Canard.
Car Facebook s'est déjà fait prendre la main dans le sac… En 2017 l’entreprise revendiquait pour les USA, 41 millions d'internautes âgés de 18 à 24 ans et 60 millions de 25 à 34 ans. De mauvais esprits ont fait remarquer que, sur la première tranche d'âge, le recensement officiel ne comptabilisait que 31 millions d'Américains. Et 45 millions pour la seconde… Nouveau ricanement du Canard !
En réalité, ces gros mensonges servent à tromper les annonceurs, puisque les tarifs publicitaires sont proportionnels au nombre d’utilisateurs comptabilisés. Ce que le réseau social Twitter a, lui aussi, parfaitement compris. Sur les 319 millions de comptes annoncés, jusqu'à 15 % (soit près de 48 millions), seraient gérés par des robots, comme l'a calculé une équipe de chercheurs de l'université de Caroline du Sud. Depuis cette révélation, Twitter a supprimé, en deux mois, 70 millions de comptes ! Bonjour, les Pinocchio 2.0, ironise à nouveau Le Canard.
Que les annonceurs gaspillent leur argent, on s’en fiche un peu. Mais que les médias nous rabâchent tous les jours mille et une sottises censées venir des réseaux sociaux, là c’est trop. Et même trop grave, trop dur, j’te dis pas.
Car les réseaux sociaux, c’est tout bonnement vous et moi, et madame et monsieur Toutlemonde, qui échangeons des banalités, des plaisanteries, des sottises ou de grosses conneries, des commentaires sur la politique et le sport, ou des propos irréfléchis, voire scandaleux, au moyen de l’Internet. Comme nous le faisions, bien avant qu’il existe des ordinateurs et des téléphones portables. Pas de quoi se tourner les pouces dans le gilet !
Si en ces temps reculés, les médias avaient eu de grandes oreilles et avaient écouté nos conversations dans les rues et les cafés, dans les ateliers et les bureaux, ils auraient entendu le même genre de choses.
Aujourd’hui, ils semblent découvrir la lune.
En fait, les journalistes à la mie de pain qui baptisent “source d’information” les réseaux sociaux, ne font qu’affirmer des choses invérifiables, c’est à dire des non événements qu’ils grossissent et tentent de faire passer pour de l’information. Ça se fait facilement, installé dans son fauteuil, et ça coûte moins cher que des reportages sur le terrain, de vraies études, ou des enquêtes sociologiques, voire des sondages d’opinion.
Attends, attends, c’est pas tout… On apprend qu’il existe des “start up” spécialisées dans la cuisine des réseaux sociaux et la fabrication des trucs prêts à gober…
…Comme le montre le classement de Marseille, “ville la plus dangereuse d”Europe”. C’est ce qu’affirmaient il y a quelques jours de nombreux médias presse et télé qui répétaient religieusement le bobard, puisqu’il était censé venir des réseaux sociaux. En réalité, ce classement émanait du site étatsunien Numbeo (qui se présente comme la plus grande base de données participative en ligne sur les villes et les pays - forcément, puisque là bas, tout est plus grand). Mais Numbeo n’est jamais allé à Marseille. Depuis son bureau des USA, l’offficine a fait un sondage en ligne auprès de visiteurs qui ont donné leur ressenti sur l’insécurité dans la ville. Rien à voir avec une enquête ou des statistiques de criminalité relevées par la Police. La méthode employée : sur une échelle de zéro à cent, estimez le “niveau de crime”, la “peur d’être insulté”, les “problèmes de corruption et de vols”. Les résultats n’avaient aucune chance d’être fiables ni représentatifs. Bilan des courses, seulement soixante dix sept personnes (je dis bien 77) ont participé au sondage… en trois ans ! Et des médias français ayant pignon sur rue ont gobé ça et en ont fait un événement !
…Citons aussi l’exemple de cette société belge intitulée DisinfoLab, composée en partie de macronistes bon teint, qui avait allègrement fabriqué des “fake news” savamment diffusés, comme on les aime…. Selon eux, des complotistes de la russosphère, des pro Poutine, avaient tenté de déstabiliser le président Macron en exploitant l’affaire Benalla. Les petits génies de DisinfoLab avaient découvert ça en compilant les commentaires du réseau social Tweeter au moyen d’une méthode digne des Shadoks. Cette affaire qui comporte la création d’un fichier illégal, et la diffamation à l’encontre du journal web “Les Crises” qui avait dénoncé leurs vilaines pratiques, a fait l’objet d’une action en justice par les avocats de ce dernier.
En somme, les réseaux sociaux ne s’usent ….que si l’on s’en sert pour dire et faire n’importe quoi !
> Sources. Le Canard enchaîné du 12 septembre 2018, page 8.
Le Parisien. Marseille “ville la plus dangereuse d’Europe”, vraiment ? >>> Lien.
Regards. Avec les données de DisinfoLab, vous pouvez facilement ficher la population. >>> Lien.
Les-Crises attaque DisinfoLab en justice. . >>> Lien.