28 août 2018. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase et a décidé Hulot à claquer la porte et annoncer sa démission à la radio, a été la présence de Thierry Coste, lobbyiste officiel de la Fédération nationale des chasseurs à une réunion gouvernementale. Le journal web Médiapart a aussitôt réagi. Petit florilège de citations.
Alors que le gouvernement traîne inexorablement des pieds pour interdire le glyphosate en France, malgré l'empilement des études scientifiques et la condamnation spectaculaire de Monsanto par un tribunal américain, Nicolas Hulot déclare que la présence d'un agent d'influence des chasseurs non invité à une réunion au sommet est terriblement “symptomatique de la présence des lobbys dans les cercles du pouvoir”.
“Il faut à un moment ou un autre poser ce sujet sur la table parce que c’est un problème de démocratie. Qui a le pouvoir ? Qui gouverne ?” Les paroles de Nicolas Hulot sont fortes car, pour la première fois, un poids lourd de l'exécutif démissionne en posant publiquement la question de l'influence des lobbys sur le pouvoir d'Emmanuel Macron. Enfin, un ministre montre le risque, pour le fonctionnement démocratique du pays, d'une collusion assumée au niveau du gouvernement et du chef de l’État.
Dans les prochains jours, le porte-parole du gouvernement affirmera sans doute avec assurance qu’il est “utile” à la “qualité” de la prise de décision qu’un lobbyiste s’invite, au sommet de l’État, à une réunion à laquelle il n’était pas convié…. ironise Médiapart.
Pour le pouvoir des banques et des multinationales, le premier des lobbyistes est Emmanuel Macron lui même, puisque le président est un haut cadre de la banque Rotschild. Mais Nicolas Hulot ne s’en était pas ému au moment d’accepter le poste de ministre de l’Environnement. Ajoutons Edouard Philippe qui a été directeur des affaires publiques du géant nucléaire Areva entre 2007 et 2010, et Alexis Kohler, secrétaire général de l’Élysée et ses liens familiaux avec Mediterranean Shipping Company (MSC), pour faire bon poids. Bref, la plus grosse couleuvre une fois avalée, on avale plus facilement les autres !
Mais “La démission de Nicolas Hulot du gouvernement est un électrochoc salutaire. Elle souligne l’impasse de choix économiques qui mènent à la catastrophe climatique. Elle met fin à l’illusion d’un sursaut écologique par la volonté d’un seul homme supposé providentiel. Elle sonne comme un appel à la mobilisation de la société pour une politique alternative”, vient d’écrire Edwy Plenel dans Médiapart.
On pourrait étendre le constat aux domaines de l’économie et du social et dire la même chose à propos des banques, des multinationale et de la Commission Européenne… Et lancer un appel à la mobilisation de la société pour une politique alternative, contre le “petit copiste” de la Commission Européenne et du lobby financier.
Juste une idée, comme ça.