Le pacifiste et lanceur d’alerte Israélien Mordechai Vanunu, s'est fait connaître du grand public en 1986 en révélant au journal anglais The Sunday Times l’existence du programme nucléaire militaire israélien, dont des photographies prises à l'intérieur de la centrale nucléaire de Dimona dans le sud Néguev.
Enlevé de manière rocambolesque par les services secrets israéliens à Rome, il inscrit sur sa main un appel en arrivant au tribunal de Jérusalem pour une audience. En la plaquant sur la vitre du bus, il révèle son enlèvement. La photo de ce rapt est publiée dans les journaux partout dans le monde. Il est condamné à dix huit ans de prison le 24 mars 1988 pour trahison, espionnage et révélation de secrets d’État.
Sa libération intervient le 21 avril 2004 après 18 années de prison, dont onze passées en isolement ! Ils n’ont pas réussi à le briser. Mais les autorités israéliennes lui interdisent de quitter le pays et de communiquer avec l'étranger (journalistes, ambassade, etc.).
Depuis sa sortie de prison, la Cour suprême d'Israël a empêché ses tentatives d'exercice des droits à la liberté d'expression, de réunion et d’association. En 2010, il a été emprisonné trois mois, pour infraction aux mesures de restriction, en parlant avec des étrangers et en voulant assister à une messe de Noël à Bethléem.
En 2014, la Cour suprême d'Israël a refusé une demande de levée de son interdiction de voyage afin qu'il puisse se rendre au Royaume-Uni, où Amnesty International organisait une rencontre sur les lanceurs d'alerte et où des parlementaires britanniques l'avaient invité à s'adresser au Parlement.
Il lui est interdit d’émigrer parce qu’il est toujours considéré comme une menace pour la sécurité nationale. Il ne peut rejoindre en Norvège sa nouvelle femme, le professeur de théologie Kristin Joachimsen, qu’il a épousée à Jérusalem en 2015.
Nouvelle brimade. Lundi 10 juillet 2017, le juge Yaron Mientkavich a condamné Vanunu à deux mois de prison avec sursis et à cent vingt heures de travail d’intérêt général pour une conversation de “quelques minutes” dans un café avec des médecins états-uniens en visite !
Amnesty International considère Mordechai Vanunu comme un prisonnier d'opinion, privé de son droit de circuler librement uniquement parce qu'il a exercé pacifiquement son droit à la liberté d’expression.
Le prix Nobel alternatif en 1987 lui a été attribué “pour son courage et son abnégation en révélant l'étendue du programme d'armement nucléaire d’Israël”.
Le 15 mai 2001, Mordechai Vanunu a reçu le titre de Docteur honoris causa de l'université de Tromsø en Norvège. Il a été nommé recteur de l'université de Glasgow pour la période 2005-2008, titre honorifique décerné par les étudiants.
> Depuis plus de soixante ans, comme le gouvernement d'Israël opprime, massacre les Palestiniens, construit un mur de la honte, et bafoue leurs droits les plus élémentaires en toute impunité, il tient Vanunu prisonnier dans son propre pays et multiplie les brimades à son égard. Cet homme courageux ne mérite pas ce traitement indigne. Au moment où se prépare la Marche pour la Paix, dans le Cher, que cette page lui porte notre salut solidaire à tous.
> Arrêt sur info. Vanunu: Israël est le seul pays qui refuse de signer le traité de non prolifération nucléaire. Une excellente interview par Silvia Cattori en juillet 2015. >>> Lien.
Le site de solidarité à Mordechai Vanunu. >>> Lien.
> Lire dans gilblog : Obama mérite-t-il le prix Nobel de la Paix ? >>> Lien.
Bonne année, monsieur Vanunu. >>> Lien.