Dans une page du 11 avril de son site Chroniques du Yeti, Pierrick Tillet fait le point sur l’utilisation de l’hydroxychloroquine (Chloroquine ou HC par commodité), pour le traitement du Covid-19 dans différents pays européens. Et l’Est Républicain fait part d’un traitement utilisant lui aussi des médicaments connus. Résumé, avec quelques grains de sel ajoutés.
> En France. Même s’il juge le traitement du professeur Raoult comme une étude ”pas fiable”, le professeur Jean-François Timsit (hôpital Bichat, Paris) reconnaît dans une interview à France Culture l’utilisation de l’hydroxychloroquine (HC) parmi divers autres molécules (remdesivir, favipiravir…). Il est fort probable que les hôpitaux recourent eux aussi, sans trop le dire à l’HC. Reste à savoir à quel moment et comment : en début de dépistage ou en fin de développement de la maladie (c’est à dire trop tard, selon le Pr Raoult), avec ou sans antibiotique de complément (l’azythromycine) ?
> En Italie. Toujours dans la même enquête de France Culture, le Dr Francesco Alberti (hôpital de Sanremo) n’y va pas par quatre chemins pour reconnaître l’application du protocole Raoult à ses patients avant d’attendre le stade final de la maladie : “S’il n’y a que de la fièvre et qu’elle ne dure pas plus de 4 ou 5 jours, nous prescrivons du paracétamol. Au-delà, nous utilisons des antiviraux pour limiter la progression de la maladie : les médicaments les plus utilisés sont l’hydroxychloroquine (Plaquenil) associée à un antibiotique (l’azithromycine)”.
> En Espagne. Miquel Barcelò, chef du service des urgences de l’hôpital franco-espagnol de Puigcerda (Catalogne), utilise lui aussi l’HC, en désespoir d’autres solutions : ”Il y a un comportement plus ou moins téméraire par rapport à ce médicament-là (l’hydroxychloroquine). Et donc, dans les hôpitaux barcelonais, la mise en place de ce médicament est plus importante, parce que je pense, face à cette dérive de la maladie, on se dit : il faut faire quelque chose”.
En Allemagne. Interrogés par France Culture, des professeurs et docteurs d’outre-Rhin attribuent le ”miracle allemand ” dans la lutte contre le Covid-19 à une anticipation méthodique des conséquences de l’épidémie (tests de dépistage massifs, confinements ciblés…) ainsi qu’aux capacités de leur système de santé. Le virologue Steffen Weber-Carstens (hôpital de la Charité,Berlin) reconnaît avec infiniment de prudence, l’usage de l’HC : ”Aucune étude ne permettant de démontrer l’efficacité des médicaments, il est impossible de formuler une recommandation fondée sur des données probantes, toutes les substances (hydroxychloroquine, Kaltetra, Remesivir, Favipiravir, azithromycine…) doivent prouver leur efficacité dans des études scientifiques”. Pas encore de résultats positifs “scientifiquement” concluants pour l’hydroxychloroquine… mais aucune contre-indication non plus !
On remarquera que si tous ces médecins se refusent prudemment à tirer à l’heure qu’il est des conclusions positives de l’utilisation de l’HC dans le traitement du Covid-19, aucun ne proclame le contraire en niant l’efficacité du protocole Raoult ou en en dénonçant les dangers. Ne reste donc pour juger, que les rapports produits par le professeur Raoult lui-même dans son IHU Épidémie de Marseille.
Ainsi va la vie d’un combat sanitaire contre un virus qui n’a pas eu la décence de prévenir à temps des dégâts qu’il allait commettre. Au grand dam des sommités médicales, intransigeantes en matière de méthodologie et d’éthique scientifiques, poursuit Pierrick Tillet. On pourrait ajouter : ”et qui ne semblent voir de salut que dans l’arrivée d’un vaccin” car, attention, Big Pharma veille….
Pendant ce temps-là, les autorités politiques déboussolées luttent contre l’épidémie à grand renfort fébrile d’amendes à 135 euros et d’arrêtés préfectoraux. Pendant ce temps-là, les neuneus de service volent, à leur corps défendant et à leur esprit défaillant, au secours de Big Pharma en participant à une curée anti-Raoult (qui n’est pas sans rappeler le bashing anti-Pierre Rabhi d’il y a quelque temps). Pendant ce temps là, on attend les masques et les tests annoncés, qui semblent s’être perdus en chemin.
> Revenons en France. Deux médecins mosellans et une consœur belge déclarent avoir mis au point une combinaison efficace contre le coronavirus. Utilisant eux aussi des médicaments existants : l’azithromycine (mais sans recourir à l’hydroxychloroquine prônée par le Professeur Raoult), ils lui associent le Singulair, pour son action anti-inflammatoire. ”Ensuite, on a pensé à incorporer du zinc dans le protocole pour renforcer l’action de l’azithromycine”, poursuit le médecin. Ils ont constaté une chute nette des hospitalisations de leurs patients traités. ”Depuis quinze jours que j’expérimente cette formule, je n’ai plus ni décès, ni hospitalisation”, affirme Jean-Jacques Erbstein, médecin généraliste à Créhange, dans une interview à l’Est Républicain. Le traitement est administré au début de la maladie, lorsque l’infection est diagnostiquée. ”Coïncidence, fruits du hasard, je ne sais pas… En tout cas, ça a l’air de bien se passer”, conclut Erbstein qui a systématisé sa médication et est convaincu qu’il y a là matière à pousser la réflexion sur l’emploi de cet antibiotique.
Nul doute que des rats de laboratoire et ”spécialistes” des média vont nous dire que : ”c’est pas randomisé”… Mais le médicament a 40 ans. Ces médecins seront-ils eux aussi traités de charlatans par le Décodex, le ministère de la Santé et une partie des médias avant que leurs travaux aient fait leurs preuves ?
Enfin, sachez que le CHU de Montpellier a annoncé le 10 avril le lancement d’un essai randomisé, Covidoc (avec les CH de Perpignan, Narbonne, Béziers, Sète, Rodez et le CHU de Nîmes) pour tester l’efficacité de la bithérapie ”hydroxychloroquine+ azithromycine”. Si on avait commencé par là, on aurait probablement évité une controverse inutile et l’emballement médiatique, on aurait vérifié plus tôt si le protocole suivi à Marseille était efficace ou non. Car c’est bien ça qui importe.
> Le blog du Yeti. Les pays européens se sont mis à la chloroquine (mais chut). >>> Lien.
L’Est Républicain. Un médecin mosellan constate l’efficacité d’un protocole à base d’azithromycine. >>> Lien.