Lundi 7 décembre 2009 à 15 heures 20, le Conseil Général du Cher a voté à l'unanimité pour le retrait de l'Arrêté préfectoral autorisant l'épandage des boues déchet du Siaap dans le Cher nord. Voilà une bonne nouvelle qui va faire du bruit, qui donne satisfaction à une large majorité de berrichons et les rapproche un peu plus de leurs élus départementaux. Après ses démarches auprès des trois groupes politiques du Conseil Général, le collectif des associations anti boues attendait beaucoup des élus départementaux, il n'a pas attendu pour rien !
Le texte a été présenté par Pascal Méreau (au nom du groupe socialiste et du groupe communistes et républicains.), il a été suivi d'un débat assez bref au cours duquel Jean-Claude Morin, Rémy Pointereau, David Dallois, (groupe "avenir pour le Cher"), et Maxime Camuzat (groupe des élus communistes et républicains), ont exprimé leur opinion et annoncé qu'ils voteraient pour la demande de retrait de l'arrêté préfectoral.
Pascal Méreau (Maire de Baugy) a notamment déclaré que l'arrêté est soumis à une très forte opposition de plusieurs associations environnementales, d'élus et de citoyens et que de nombreuses anomalies administratives le caractérisent. Et il a ajouté: "la solidarité entre les départements que nous réclamons, ce n'est pas celle des boues" ! Au cours du débat, Jean-Claude Morin (maire d'Henrichemont) a souligné qu'à ses yeux le dossier de la Préfecture était très mal monté. Il a déclaré que, en tant qu'agriculteur il était sceptique sur les qualités attribuées aux boues-déchets "Fertifond". il a déclaré ensuite que les stations d'épuration du Cher produisent déjà des boues et que c'est bien assez pour le département. David Dallois (Maire d'Ivoy le Pré) a souligné le vide juridique qui permet à un exploitant locataire de terres agricoles de faire des épandages sans autorisation du propriétaire. Rémy Pointereau (Maire de Lazenay, Sénateur) a informé l'assemblée qu'il avait écrit au Préfet au nom de l'association des Maires du Cher qu'il préside, pour demander le retrait de l'arrêté. Enfin Maxime Camuzat (Maire de Saint Germain du Puy, vice-Président du CG) qui a dit une fois de plus ses craintes sur la toxicité des boues, a souligné les aspects relatifs à l’aménagement du territoire. Le Cher est-il considéré en haut lieu comme un territoire "comme les autres" ? On peut en douter quand on voit que le circuit de Magny Cours sera fermé pour que les courses automobiles qui s’y déroulaient soient transférées ...dans les Yvelines, et que notre département semble juste bon à recevoir les boues-déchets de la station d’épuration d’Achères (Yvelines). Ces transferts croisés ont un sens et méritent qu’on y réfléchisse !
Et voici le texte.
> Conseil général du Cher. Réunion du 7 décembre 2009.Voeu pour la suppression de l'arrêté autorisant l'épandage des boues d'Achères. Présenté par les élus du groupe Socialiste et Divers gauche, et les élus du groupe Communiste et Républicain.
"La Préfecture du Cher a pris un arrêté le 6 février 2009, autorisant l'épandage des boues de la station d'épuration d'Achères (78), malgré l'avis défavorable du commissaire enquêteur. Il concerne 25 communes, notamment le nord de notre département.
Depuis sa promulgation, cet arrêté est soumis à une très forte opposition d'associations environnementales, mais aussi d'élus et de citoyens, notamment des communes concernées.
Les associations ont présenté un mémoire qui relève plusieurs anomalies administratives concernant l'identification des parcelles cadastrées de certaines zones d'épandage (tête de talweg, ruisseaux...). Ces interrogations ne semblent pas être infondées.
Il est utile de préciser que l'utilisation agricole des boues nous semble normale et naturelle, à condition que tous les paramètres soient maîtrisés, c'est à dire de la connaissance parfaite des boues à épandre, au parcellaire de destination, en passant par la maîtrise globale des différents épandages projetés.
Dans le cas des boues dites d'Achères, cela ne semble pas clair et évident.
C'est pour cela, en prenant en compte ces doutes, l'opposition foret des élus, associations et citoyens, que le Conseil général du Cher demande purement et simplement l'annulation de cet arrêté pour que nous puissions aborder sereinement et dans la plus grande clarté, les questions d'épandage dans le département".
> La balle est maintenant dans le camp de la Préfecture....
Et j'apprends que le collectif des associations anti boues annoncera du nouveau lors du rassemblement du 19 décembre à Méry ès Bois. Ça sera sans doute intéressant...
Sur la photo, de gauche à droite : Pascal Méreau, Jean-Claude Morin, Maxime Camuzat.