Les nouvelles histoires de Berlaudiot.
Acoutez vouère…. C’t’histouére là a dat’ eud’ quand Berlaudiot et les gars d’la Charnivolle il’taint plus jeunes…. Les deux ch’vaux citroène on les voyait pa encor’ su’ les routes. Alors c’est pas d’hier, vous voyez bin.
Mais déjà de c’temps là, les gars d’La Charnivolle y cherchaient tout l’temps à jouer des tours à Berlaudiot, et quand c’était pas des tours c’étaient des pouéssons d’avri’ ou bin d’aut’ berlauderies….
Euç’ jour là, y f’sait bin chaud (j’cré bin qu’c’était en aout’) et il’taient installés à l’ombre du grand foutiau, près du Sordon, y guettaient Berlaudiot sur le chemin du village.
(Tu vas vouér qu’y vont encor’ y d’mander d’aller à Bourges sans passer par Septaine *, aurait dit la Zézette Descloux si al’ avait été là. Mais al’tait point là c’t’heure…. la Zézette a fréquentait point les gars d’la Charnivolle, dame c’étaint qu’des galuriaux et écorcheux d’guernouilles !)
On va l’fée grimper à l’arb’. Avant d’monter, y va enl’ver ses galoches et quand y s’ra bin haut, on s’en ira avec, dit nez d’chat tout fier de son idée.
Les v’la plantés coum’ des paissiaux, y z’attendent au pied du grand arb’, et quand y voient Berlaudiot arriver, y regardent fixement l’faîte…
Bin les gars, porquoué don qu’vou avez tous la tête tornée vers eul’ ciel ? C’est ti pour prier ?
Dame, on voulait grimper, mais l’grand foutiau il est si haut, répondent-ils, et pi, anc’ les sabiots et cles brod’quins c’est pas commod’ ! Même toué qui grimp’ coum’ un chat t’arriverais pas en haut !
Blessé dans son amour-prop’, Berlaudiot y décide eud’ yeu montrer qu’il’ est pas eun’ ardrolle.
Voyant les yeux qui riboulent et les sourires en coin des gars, il ôte ses godillots mais il décide de les attacher à sa ceinture.
Bin, Berlaudiot, pourquoi qu’tu prends-tes godillots ? Laisse-les don ici.
- On sait jamais, les gars, pasque si jamais là-haut j’trouv’ un raccourci pour La Charnivolle, comment qu’j’irais sans mes galoches ?
> Si le sens d’un mot vous échappe, vous trouverez la réponse dans le Glossaire du parler berrichon de gilblog. >>> Lien.
> * Aller à Bourges sans passer par Septaine est impossible, puisque la Septaine entoure entièrement Bourges.