La scène se passe un beau matin, au garage de Pierre Peaudecerf (le charron reconverti mécanicien auto-moto), dit Pierre franc. Son garage, on le trouve facilement, il est rue Basse, pas loin de la grand place de La Charnivolle et de la gendarmerie.
Ce matin là, v’la Berlaudiot qui arrive au garage, tout estomaqué et tout débringué.
Dame, ça a pas l’air d’aller…
Peaudecerf, j’y comprends rin. Tu m’as vendu une deux ch’vaux, tu m’as dit : c’te voiture à brûl’ six litres aux cents kilomèt’…
Eh bin, j’sons tout l’temps obligé d’passer à la pompe, au moins eun’ foué par semaine ! Moi j’fais l’compte et j’vois qu’al’ en brûl’ douze !
Pierre franc lui répond :
Mais alors, Berlaudiot, comment qu’tu fais ? Ta voiture a peu pas rouler au-d’sus d’cent à l’heure !
Au-dessus de cent, ah ça jamais ! j’dépasse jamais les soixante !
Dans c’cas là, Berlaudiot, c'est pas possible !
Ah ! Écoute don, Pierre Franc ! Tu m’as dit : c’te voiture à brûl’ six litres aux cents kilomèt’. Et v’la qu’al’ en brûle douze, voilà c’que j’ai à t’dire, moué !
Bon, calmons nous et voyons ça, dit Peaudecerf. Il soulève le capot et n’observe rien d’anormal dans le moteur.
Bon, voyons ce qui s’passe quand on la met en route…
Il ouvre la portière, il s’assied au volant et demande la clé de contact…
Il tend le bras, se penche, et voit que le starter est tiré.
Et ça, Berlaudiot ? Et ça, c'est toujours comme ça ???
Bin ! Forcément, c'est toujours comme ça !
C’est la commodité que la Huguette al' accroche son sac après !
> Estomaqué. En colère.
Débringué. Débraillé.
> Si le sens d’un mot vous échappe, vous trouverez la réponse dans le Glossaire du parler berrichon de gilblog. >>> Lien.