Pour la première fois à Bourges, une nécropole gallo-romaine, datant du Ier siècle après Jésus Christ, sera visible lors de visites guidées exceptionnelles qui commencent ce mercredi. Les berruyers passionnés d’histoire pourront connaître tous les détails de l'importante découverte qui vient d'avoir lieu. Après trois mois de fouilles archéologiques sur le site de l'usine Monin situé entre la place des Marronniers et le cimetière des Capucins (récemment acquis par la communauté d'agglomération Bourges), le butin est impressionnant. "Près de cent cinquante urnes funéraires au total ont été sorties", annonce Nicolas Véront, archéologue et responsable du chantier, "et ce n'est pas tout..." ajoute-t-il avec un sourire.
Quelques urnes et objets seront aussi visibles, mais une grande partie a déjà rejoint les laboratoires. "Avec les bouts d’ossements brûlés qu’elles contiennent, nous pourrons en savoir plus sur la sociologie des morts de l’époque, en déterminant l’âge des défunts par exemple. Nous savons déjà qu’il y a des enfants", continue l’archéologue.
Lors des visites, et avant que le site n’accueille le chantier de l'immeuble de bureaux de Bourges plus, le public pourra donc en apprendre davantage sur les rites funéraires de l’époque. Et notamment le fait que les morts n’avaient pas leur place en ville. "Au Ier siècle, ce site était en fait situé en zone rurale, à quelques centaines de mètres de l’entrée de ville. Les morts étaient toujours placés à l’extérieur. Il faut savoir aussi que l’incinération était la pratique dominante de l’époque, pour 98% des morts", explique Frédéric Plie, responsable de la mission archéologie à Bourges plus.
D’autres résultats des fouilles permettent aussi de déterminer la présence d’un petit temple de type fanum de tradition gauloise, dont il ne reste que les fondations (la divinité honorée dans ce temple est pour le moment inconnue), d’espaces de vie, de cuisines et de thermes. Mais la surprise de taille, qui est la cerise sur le gâteau du site, va littéralement ébahir les visiteurs. Car le fanum recèle également une statue qui semble la jumelle de celle découverte à Magny Cours en 2012, et dans un état de conservation étonnant.
Venu sur les lieux depuis la mairie toute proche pour une rencontre avec la presse, Pascal Blanc a déclaré : "Bien entendu le sujet mérite réflexion avant de s'engager dans de grands projets dont la ville n'a pas les moyens. Il faudrait mettre en valeur ce site, probablement unique en France, qui serait un atout supplémentaire pour le tourisme à Bourges. Mais à condition que l'État apporte les subventions nécessaires".
Les visites commentées se dérouleront toutes les vingt minutes, de 10 heures à 17 heures, par groupes de quinze personnes. Rendez-vous place des Marronniers devant l'entrée des anciens établissements Georges Monin (avec des chaussures adaptées ou des bottes). Ces portes ouvertes sont gratuites et sans inscription, mais tout le monde ne pourra peut-être pas y participer car des centaines de curieux sont attendus ce mercredi 1er avril.
> Source : Un article détourné de 20minutes.fr. Découverte d'une nécropole antique à Nantes. >>> Lien.