Les nouvelles histoires de Berlaudiot.
Tous les habitants de La Charnivolle sont des matinaux. Tous les jours que Dieu fait, y sautent du lit au chant du jau pour att'ler.
Mais Berlaudiot, lui, n'aime pas se lever de bonne heure, il préfère s'enloper dans l'égrédon. Ce qui provoque des chamailleries avec la Huguette pour savoir lequel des deux ira affourer l'cochon.
Et les voisins châgnent eul' Berlaudiot et ses manières de ferlampié.
Un jour, Robert Rouzeau le bûcheron (dit 'bouc des bois"), se rend à sa taille au lever du jour pour bauchetonner, et voila ti pas qu'su l'chemin, d'vant une écrasée dans la bouchture y trouve un billet de cinquante euros. Le soir, tout faraud, il vient raconter sa trouvaille à Berlaudiot pour le chicoter un peu.
- Eh Berlaudiot, r'garde coum' ça m'a porté bonheur de me lever d'boune heure ! Su' mon ch'min j'on trouvé un billet d'cinquante ! Quand j'pense que toué tu paressais encore au lit... Eh bin, si j'étais passé plus tard, jamais j'l'aurais trouvé c'billet ! Sûr que queuqu'un d'aut' y l'aurait ramassé avant moué. Faut s'lever tôt pour êt' chanceux !
- Porquoué qu'tu débagoule coum'ça, c'est ti qu'tu sais pu causer ? répond Berlaudiot. Et pi, comment qu'tu sais qui'l'tait pas su l'chemin d'puis la veille au souér, ton billet d'cinquante ?
- Si y avait été, j'l'aurais vu en rev'nant hier au souér. Et pi c'est pas la question.
- Eh Robert, t'as pas pu d'çarvelle qu'une égeasse ! Tout' la question al' est là, bin au contraire : çuilà qu'a pardu l'billet, y s'était bin l'vé encore plus tôt qu'toué ! ...Et ça y a pas porté chance !
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