Depuis l’été 2014, des rejets gazeux du site de stockage de déchets exploité par Veolia à Saint Palais, près du pic Montaigu empoisonnent la vie des habitants de Saint-Palais et des communes voisines. En effet, quand le vent s’y met, on est incommodé jusqu’à à Méry ès bois, Achères et même au collège d’Henrichemont. Un récent incendie (qui n’a pas fait de blessés) survenu la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet aurait provoqué une augmentation des dégagements de gaz H2S (hydrogène sulfuré, ou sulfure d’hydrogène) dans l’atmosphère. Le maire de la commune a déclaré que l’incendie a endommagé une installation étanche du site et que d’importantes quantités de gaz se sont échappées.
L’hydrogène sulfuré est un gaz inflammable, incolore, à l’odeur nauséabonde d’œuf pourri, très toxique. Dissous dans l'eau il donne un acide qui réagit avec les métaux tels que l’argent ou l’acier (même inoxydable). L’inhalation de sulfure d’hydrogène provoque non seulement de graves difficultés respiratoires, mais aussi des nausées, des vertiges, des diarrhées…
Déjà, le 9 décembre 2014 l'association Respa, de Saint Palais, écrivait à la Préfète pour l'alerter sur le problème créé par "l’Installation de stockage de déchets non dangereux" de Saint-Palais. En cause les émanations provenant du site, “des odeurs de gaz extrêmement fortes et incommodantes dues à la présence de sulfure d’hydrogène (H2S)”. Comme l’association Respa, Bernard Ozon (maire de Saint Palais), proteste contre ces rejets depuis deux ans, mais tous se heurtent à l’inertie, ou l’incompétence, de Veolia.
Malgré les nombreuses interventions de Bernard Ozon, auprès de Veolia, des réunions, des interventions auprès de la Préfecture, des visites du site, des modifications techniques, la situation s’est à nouveau dégradée et l’air est devenu irrespirable avec des émanations insoutenables, de jour comme de nuit, sur un périmètre qui englobe les communes environnantes.
À la suite de l’incendie, un cadre de Veolia, Chloé Delattre a déclaré au Berry Républicain que les nuisances ont été “beaucoup réduites”, que le site “est très suivi”, et que l’entreprise procède “très régulièrement à des mesures de la qualité de l’air” “On peut donc assurer que l’activité de Veolia ne fait courir aucun risque aux populations alentour”. Comme précédemment, Le Berry a relayé ces propos sans le moindre examen critique, sans demander à voir les résultats des mesures de la qualité de l’air, ni à savoir s’ils ont été établis en accord avec l’Agence Régionale de Santé…
Le conseil d’administration du RESPA (Rassemblement pour l’Environnement à Saint Palais et Alentour).a réagi aux déclarations de Veolia “Dans le Berry Républicain du 27 juillet, la société Veolia affirme l’absence de risques sanitaires que représentent les émanation gazeuses H2S de l'Installation de stockage de Déchets Non Dangereux de Saint Palais. Notre association de protection de l’environnement ne peut accepter que VEOLIA puisse s’ériger en spécialiste de la santé : il s’agit d'un incontestable et récurrent problème de santé publique qui nécessite une réaction et une communication de la part de l’Agence Régionale de Santé (ARS) sur les risques encourus par la population à court et à long terme, et une résolution efficace et pérenne du problème de captage du biogaz de la part de Veolia dans son Installation Classée Pour l’Environnement (ICPE), conformément aux arrêtés préfectoraux et au code de l’Environnement.
La population de Saint Palais et Alentours ne peut continuer à subir les nuisances dues au dysfonctionnement désormais chronique de l'Installation de stockage de Déchets Non Dangereux.
Nous sommes le 1er août 2016 et la Préfecture du Cher, par la voix de Thierry Bergeron (directeur de la DDCSPP), annonce que deux nouvelles sentinelles volontaires donneront l’alerte “dès qu’elles percevront les gaz nauséabonds” (les émanations parviennent sans doute mal jusqu’aux bureaux de la Préfecture). Heureusement des dispositions plus concrètes sont enfin imposées à Veolia : a/Fermeture hermétique de l’alvéole 30 (celle d’où s’échappent les gaz), b/Installation d’une torchère de l’alvéole 31 pour brûler les gaz avant qu’ils ne polluent l’atmosphère.
Il aura fallu deux longues années pour que les pouvoirs publics fassent montre d’autorité envers Veolia. Maintenant la société Veolia doit s’exécuter et faire cesser les nuisances du centre d’enfouissement de déchets dont elle est responsable. L’entreprise se décidera-t-elle à agir efficacement cette fois ci ?
> Sources : Le Berry Républicain du 27 juillet, page 5 “Les rejets de gaz empoisonnent leur vie”.
Association RESPA. Chez Bernard Chat. 6 Route de Saint Martin. 18110 Saint Palais 02 48 66 02 59. respa@aliceadsl.fr
> Pour en savoir plus. Seuils de Toxicité Aiguë Hydrogène Sulfuré (H2S). >>> Lien