Durant tout l'été (du 1er juillet au 30 septembre), l'association Les Amis de La Borne, La Bornemuse et sa commission environnement, qui comprend également les Présidents des associations et Les Ateliers Talbot, a conduit une enquête auprès de la population bornoise.
Lors d’une réunion publique très suivie (plus de 90 personnes) à la Salle des fêtes, vendredi 29 novembre 2024, Laurence Lemarchand, présidente des Amis de La Borne et Hugues Latron (auteur de la synthèse) ont présenté les résultats de cette enquête dont il faut souligner le caractère fédérateur et le ton très neutre.
Sur plus de 220 questionnaires distribués pour environ 220 habitants, 106 personnes ont répondu (ce qui est un résultat remarquable, en la matière). Voici de larges extraits de l’enquête des Amis de La Borne, “Imagine La Borne”.
> Analyse des 106 réponses au questionnaire.
76,50 % des participants ont leur résidence principale à La Borne. 20,50 % y ont leur résidence secondaire. Total des résidents à La Borne : 97 %. 3 % des personnes ayant répondu travaillent à La Borne mais n’y habitent pas. 66 % des questionnaires ont été remplis par des femmes 34 % l’ont été par des hommes. On observe une répartition équilibrée entre les plus de 60 ans (50,5%) et les moins de 60 ans (49,5%). Les moins de 30 ans représentent 14,50 % des répondants. Les 30 à 60 ans représentent 35,00 % des répondants Les plus de 60 ans représentent 50,50 % des répondants.
> Témoignage ou commentaire libre. 65 réponses.(61,3 %).
Synthèse des réponses. En tout, domine le sentiment que, pour les Bornois comme pour les visiteurs, il n’existe pas de circulation piétonne continue et sécurisée. Marcher dans La Borne est dangereux, difficile ou impossible pour certaines personnes, ainsi que pour les poussettes d’enfants ou fauteuils roulants alors que notre village accueille un centre de réputation internationale en matière de création céramique et de nombreux événements. Ce sentiment est renforcé par la vitesse souvent excessive à laquelle voitures et camions traversent le village et d’autres problèmes connexes allant de la dégradation de la voirie jusqu’aux problèmes de visibilité et dangerosité des carrefours. Il faut noter conjointement que plusieurs commentaires allant dans ce sens manifestent aussi le souci de ne pas recourir à des formes d’aménagement qui défigureraient ou dénatureraient La Borne...
> Quels dispositifs connus – ou plus originaux – imagineriez-vous pour sécuriser la D22, les entrées et la traversée du village ? 87 réponses, (82 %).
Synthèse des réponses. A partir d’une appréciation plutôt critique de ce qui est en place, les propositions pour apaiser et sécuriser la D22, visent toutes à réguler la vitesse. L’idée domine d’instaurer une zone, englobant tout ou partie du village, dans laquelle une diversité de mesures et dispositifs obligent à circuler plus lentement, en respectant le village et ses habitants. Que ces mesures soient réglementaires (limitation de la vitesse), physiques (ralentisseurs, enclaves, chicanes) ou symboliques (signalétiques de différentes natures), elles s’inscrivent dans une optique pédagogique plutôt que répressive, en évitant de recourir aux solutions d’aménagement standardisées. Des idées originales sont avancées dans ce sens. Parallèlement, des aspects très pointus et concrets de sécurité routière sont soulevés, notamment à propos des arrivées depuis Morogues et La Chapelotte.
> Quels aménagements imagineriez-vous pour favoriser la convivialité ? 79 réponses,(74,5 %).
Synthèse des réponses. Passée l’approche personnelle qu’on peut avoir de la convivialité, revient le souhait de travailler à une cohabitation apaisée et donc plus conviviale des circulations piétonnes et automobiles. S’affirme ensuite comme très majoritaire, la demande que La Borne dispose davantage de bancs ou assises diverses dans des espaces naturels sobrement aménagés, pour permettre à toutes et tous de se poser et reposer un moment et, par là même, de se rencontrer. L’idée s’exprime aussi de disposer, par endroits, de tables de pique-nique pratiques et agréables pour “casser la croûte” et, pourquoi pas, d’espaces à dimension récréative comme un terrain de pétanque et des jeux pour enfants. Avec une dimension plus lourde en termes d’aménagements, beaucoup de propositions abondent dans le sens d’une requalification de la Place Jean Gautier et de sa fontaine, pour les transformer en un lieu de vie et de convivialité. Enfin, le rôle et l’utilité d’un ou plusieurs cafés dans le village sont pointés comme des atouts à préserver et développer.
> Si vous deviez définir des priorités – pour remédier à ce que vous ressentez vous-même comme des manques – en termes d’usage de "l’espace public", quelles seraient-elles ? 94 réponses, soit près de 9 répondants sur 10 ! (88,70 %).
Synthèse des réponses. Au-delà des termes employés, la volonté très majoritaire est à la fois de préserver La Borne des aménagements grossiers qui sont l’apanage des “sites touristiques” en même temps que se dégagent des priorités très claires en termes de réponses aux besoins ressentis : des toilettes publiques, des points d’eau potable, des corbeilles de rue, des bancs pour ce qui est du plus accessible et facilement réalisable. S’en suivent deux points plus problématiques : comment résoudre la question du stationnement avec, à ce sujet, plus d’hypothèses et d’interrogations que de solutions aisées à mettre en œuvre. Le second point, en soit délicat, c’est la façon dont serait rendue sensible et visible la dimension patrimoniale, et celle de “village d’artistes” et de création.
> Dans le cadre de vie qu’offre La Borne, qu’est-ce qui vous plaît le plus et que vous considérez devoir être préservé à tout prix ? 78 réponses : près de 3 répondants sur 4 (73,60 %).
Synthèse des réponses. Pour résumer, on aime La Borne – et on souhaite qu’elle reste ainsi – parce qu’elle est singulière, non-formatée et, pour reprendre des mots utilisés, même un peu “bordélique” et “sauvage”. On s’y sent libres, non-assujettis à la standardisation de la société. Se manifeste un attachement particulier à ses sentes forestières et chemins de circulation qui ont longtemps été les voies naturelles de communications entre les ateliers, les fours et lieux de vie du village. C’est un peu l’âme de La Borne, et l’opinion dominante est qu’il faut l’entretenir sans la fourvoyer. On aime que la forêt et la nature y aient une place prépondérante. S’exprime aussi le souhait que soient préservés son identité de village potier, ses fours, son patrimoine, le dynamisme de sa vie culturelle et associative comme celle de ses petits commerces.
> Si de nouvelles réalisations devaient voir le jour (espaces, aménagements, embellissements...) lesquels faudrait-il faire selon vous ? 70 réponses soit 2 répondants sur 3 (66 %).
Synthèse des réponses. Concernant d’éventuelles nouvelles installations, c’est plutôt la confirmation d’opinions déjà formulées qui domine ; D’abord autour de ce qui serait de nature à améliorer et sécuriser la circulation piétonne, qu’elle puisse se faire de manière continue et agréable, avec un fort accent mis sur les trottoirs ; Ensuite pour un réaménagement conséquent de la place Jean Gautier ; Enfin, pour s’attaquer au problème du stationnement ou se soucier de l’entretien et de la valorisation de La Borne en tant que village potier.
> Seriez-vous favorable – ou pas – à la mise en place d’une assemblée consultative qui organiserait régulièrement la confrontation et l’échange d’idées sur les projets d’aménagement du village ? Elle réunirait sur un pied d’égalité les acteurs publics, associatifs et les citoyens.
Synthèse des réponses. Oui, j’y suis favorable : 80,40 % Non, pas spécialement : 9,80 % Ne se prononcent pas : 9,80 %
Plus de 8 répondants sur 10 souhaitent être plus systématiquement et directement partie prenante à l’élaboration des projets pour La Borne.
Si la proportion de “Oui j’y suis favorable” souligne sans ambiguïté la volonté très majoritaire d’être associés aux décisions, on note que cette question enregistre un taux de réponses un peu moins important que les autres (12,3 % de la totalité des répondants au questionnaire ne cochent aucune des options proposées, pas même “ne se prononce pas”). Pour autant, avec plus de 90 répondants, la représentativité du souhait exprimé apparaît aussi solide qu’incontestable.
Extraits de la synthèse de Hugues Latron.
Les murs de la salle des fêtes étaient garnis de nombreux panneaux reproduisant les réponses enregistrées. Un débat, reprenant pour l’essentiel les thèmes abordés dans l’enquête, a suivi l’exposé. De nombreux participants ont souligné le sérieux et l’utilité de ce travail qu’il faudra poursuivre avec constance. Plusieurs intervenants ont souhaité rencontrer une écoute sérieuse et un esprit constructif de la part de la municipalité d'Henrichemont.
> On peut se procurer les textes complets de l’enquête sur simple demande auprès des Amis de La Borne à cette adresse : lesamisdelaborne@gmail.com