Ça m'a fait comme un choc. Lundi, pas un seul bruit : ils étaient partis. La Borne était devenue silencieuse...
Le silence et le calme à La Borne ont un charme inégalé, inouï, voire merveilleux. Le premier jour de septembre à la Borne, le calme semble plus calme que nulle part ailleurs. Ce matin là, les feuilles du bouleau semaient leurs taches jaunes sur l'herbe du jardin, une pimpante lumière d'automne descendait du ciel bleu, on venait de changer de monde et de saison. On me pardonnera la paraphrase *, mais c'était le printemps de l'automne.
Pourtant La Borne c'est bien aussi avec toute son animation, les badauds, les jolies filles, les tenues colorées des cyclistes, les autocars et les décapotables, les petits concerts sympathiques, les petits verres de sauvignon, la brocante, les rendez-vous de motards durs à cuire, les rallyes de vieilles voitures…
Mais l'instant du changement, cette impression qui ne dure que quelques heures, c'est un moment intense, unique dans l'année. Il faut le savourer.
Dans quelques mois, le charme paisible me semblera sans doute un peu trop paisible, et le charme un peu moins charmant. J'attendrai avec un brin d'impatience la fin des pluies, le retour en mai des visiteurs et des vacanciers.
Avec de temps en temps, un petit verre de sauvignon en bonne compagnie, pour tenir le coup.
> * C'est de Henri de Toulouse-Lautrec, qui disait : "l'automne est le printemps de l'hiver".