L’exposition itinérante Ceux du Maquis réalisée par le Musée de la Résistance du Cher était visible aux Ateliers Talbot, les 3 et 4 août derniers grâce à l’association Les Amis de La Borne. Cet événement avait quelque chose de particulier puisqu’il célébrait l’anniversaire des 80 ans de la mort de Jean Gautier, un jeune résistant de La Borne tué par les allemands. Plus de 220 personnes ont vu les panneaux de cette l’exposition très documentée illustrés de documents d’époque. À l’entrée des Ateliers Talbot un panneau consacré à Jean Gautier accueillait les visiteurs. Pour ceux qui n’ont pu voir l’exposition, voici de larges extraits du texte..
- Après un passage dans un camp de jeunes, à La Borne, Jean Gautier rejoint au début de 1944 les maquis du Cher nord pour participer à la libération de la France.
Pour échapper au Service du Travail Obligatoire en Allemagne (STO), des centaines d'hommes rallient les maquis qui se forment alors dans les bois et forêts du Berry.
Devenu Combattant Volontaire de la Résistance (FFI), Jean Gautier est intégré au Groupe Hubert Arnaud, secteur de Menetou-Ratel, à partir du 1" mai 1944. Ce Groupe fut l'un des plus combatifs et celui qui obtint le plus de résultats lors de la montée en puissance à l'été 1944, des opérations de sabotage (routes, voies ferrées, réseaux téléphoniques et électriques),
Après le premier parachutage (armes et matériel) du 24 juin 1944, le Groupe Hubert Arnaud se retranche dans le Bois des Porteaux, près de Neuvy-Deux-Clochers, sous Ia direction du jeune et vaillant Roland Pavie. (Pavie, rescapé du maquis de Souesmes décimé le 17 juin, sera tué dans un combat près de Bué, le 9 août)..
Au cours d'une mission à Neuilly-en-Sancerre, le 4 août 1944, Jean Gautier et Thévenin autre membre du Groupe, tombent dans une embuscade allemande. Jean Gautier est blessé à une jambe et ne peut s'enfuir. Il est abattu sur place, ou lieu-dit "l'Entrée de La Garenne", Chemin des Millets. Il a 21 ans.
Thévenin, blessé par balle à la poitrine, parvient à se réfugier dans un bois, y cache son arme, puis rejoint son camp le lendemain. Trois semaines plus tard, guéri de sa blessure, il reprend le combat.
Jean Gautier est enterré au cimetière d’Henrichemont, un hommage des FFI du Cher et de ses compagnons de combat figure sur sa tombe. Une stèle commémorative a été érigée à sa mémoire près de l'entrée de Neuilly.en-Sancerre, sur la route d’Henrichemont, D22.
Au moment de sa mort sa mère. Georgette Gautier, née Château, est commerçante (charcutière) domiciliée à Condé-sur-Huisne (Orne)·Elle est veuve depuis 1932.
Ce n'est que le 15 novembre 1944 qu'elle est invitée à reconnaitre officiellement le corps de son fils. Dix ans plus tard, la carte de Combattant Volontaire de la Résistance de son fils lui est remise officiellement le 5 novembre 1954, à titre posthume. Elle demeure alors à Henrichemont, 16 rue Victor Hugo. Georgette Gautier repose maintenant au côté de son fils au cimetière d'Henrichemont
Afin de rendre hommage à Jean Gautier, le 26 novembre 1944, le Conseil Municipal d'Henrichemont vote la création et la pose d'une plaque commémorative à son nom sur la place de La Borne.
Plus tard, à l'occasion de travaux de ravalement, la plaque "Place Jean Gautier" est déposée et perdue. Jean Gautier tombe dans l'anonymat durant plusieurs années.
En 2013, le nom du jeune résistant revient dans les mémoires lorsque la Municipalité décide de donner un nom aux chemins de La Borne. Une nouvelle plaque "Place Jean Gautier" est alors apposée, réalisée par des céramistes bornois, Dominique Garet et Roz Herrin.
> Illustrations, du haut vers le bas: Le panneau réalisé par Les Amis de La Borne. Illustration évoquant Jean Gautier. Demande de carte de combattant à titre posthume (cliquer sur l’image pour agrandir). Affiche de l’exposition.
> Lire dans gilblog : La place Jean Gautier à La Borne (2 avril 2015). >>> Lien.