D'abord la rubrique pratique. Celles et ceux qui veulent participer à la traditionnelle marche de Pâques ont rendez vous Lundi 6 avril à partir de 7 heures 30 à la Salle des fêtes de La Borne pour les inscriptions et le départ des circuits.
Voici les détails : Il y aura trois circuits : 7, 15 et 22 kilomètres. Les inscriptions commenceront à partir de 7 heures 30 pour la randonnée de 22 kilomètres (4 euros). Inscriptions à partir de 8 heures 30 pour les randonnées de 15 kilomètres (3 euros) et 7 kilomètres (2 euros). Des ravitaillements sont prévus sur les trois parcours.
À midi, à la salle des fêtes de La Borne, auront lieu le remise des récompenses et le vin d’honneur.
Après l'effort, les affamés pourront se restaurer d'un solide casse croûte au bar bistrot "Chez les filles" à La Borne d'en bas. Ensuite, je vous suggère un petit tour au musée de la poterie et au Centre de céramique contemporaine, où viennent de commencer de nouvelles expositions.
Et par qui elle est organisée la randonnée pédestre de La Borne ? Par l'association "Les Amis de La Borne", bien sûr. Et on les applaudit bien fort !
Bon, vous n'êtes pas obligés de lire la suite qui n'est faite que pour la flânerie...
Comme chacun le sait, la marche à pied existe depuis depuis la nuit des temps. Déjà, Adam et Ève se déplaçaient avec leurs pieds, car le Bon Dieu s'étant reposé dès le septième jour, n'avait pas eu le temps d'inventer la bicyclette ni les taxis de la Marne.
Sautons par dessus quelques millénaires et quelques hommes de Néanderthal. Nous voici cinq cents ans avant Jésus Christ, une époque où la marche à pied faisait partie de la philosophie Tao du Chinois Lao-Tseu. Penseur et homme de bon conseil, Lao Tseu disait que "ceux qui avancent sont ceux qui font des pas en avant". À l'époque c'était nouveau, à tel point que le mot Tao (voie), désigne le chemin emprunté par le marcheur...
Vers 335 avant Jésus Christ, Aristote et les péripatéticiens ne pouvaient philosopher qu'en marchant. Preuve que la connaissance des bienfaits de la marche à pied n'était plus cantonnée en Chine et avait franchi les frontières !
Un peu de saute mouton par dessus les siècles et nous arrivons à une époque plus récente.
C'est au dix neuvième siècle que la randonnée au sens moderne est apparue. Après la retraite de Russie et un retour sans gloire, cette nouvelle façon d'user ses souliers se différenciait de la marche à pied, banal moyen de locomotion utilitaire, par son aspect récréatif (on sentait déjà venir la civilisation des loisirs...). Et voilà qu'apparaît un des pères de la randonnée au sens moderne : Horace-Bénédict de Saussure. Ce marcheur invétéré a commencé par l'escalade du mont Blanc, mais l'infatigable Saussure a également sillonné "pedibus con jambis" d'autres régions montagneuses : le Jura, les Vosges, le Forez et le Vivarais !
Maintenant, faisons la connaissance d'un Allemand à l'esprit pratique autant que polyglotte du nom de Karl Baedeker (1801–1859). Ce brave Karl a eu l'idée de créer des guides au format poche et en trois langues (!), impartiaux car sans publicité, afin de partager ses parcours pédestres avec les lecteurs. Karl Baedeker, un précurseur du guide du routard, en somme !
En 1878, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson, alors âgé de vingt-huit ans, a entrepris la traversée des Cévennes à pied. Un périple de deux cents kilomètres en compagnie de l'ânesse Modestine, qui portait son bagage. Ses biographes disent que sa décision était consécutive à un gros chagrin d'amour qui lui brisa le cœur. Stevenson a raconté ce périple dans un récit intitulé "Voyage avec un âne dans les Cévennes", mais n'a pas dit si Modestine lui fut d'une quelconque consolation...
Maintenant, faisons un nouveau bond vertigineux dans l'histoire pour conclure. Nous avons rendez-vous en 2015 dans notre beau département du Cher pour la célébration de la vingt-cinquième randonnée pédestre de La Borne, dite marche de Pâques ! Eh oui, cette année une nouvelle page d'histoire sera tournée...