On désespérait de voir un jour revivre la maison et la cathédrale de Jean Linard. Inscrite depuis le 16 juillet 2012 au titre des monuments historiques, la création de Jean Linard, commencée dans les années 60 après sa rencontre à La Borne avec la céramiste Anne Kjaersgaard, attirait nombre de visiteurs par son esthétique originale, son histoire et la forte personnalité de son bâtisseur.
Composé d’une grande maison sur une cour carrée, d’un jardin de sculptures monumentales, de la fameuse “cathédrale” à ciel ouvert (commencée dans les années 70), de salles d’exposition et d’un atelier, cet ensemble de plus de 800 mètres carrés était aussi la demeure et le lieu de travail de Jean Linard. Bâtie avec des matériaux glanés aux alentours (briques de fours de potier, charpentes de récupération, faïences de Briare…), son histoire nourrissait le discours de l’hôte autant que la présentation de ses poteries ou la signification de tel ou tel symbole de sa cathédrale.
Depuis la mort de Jean Linard en 2010, et faute de solution pérenne, le site avait fermé fin 2019. Mais il pourrait rouvrir pendant l’été 2022. Les acquéreurs (depuis le 22 juin 2022) sont un couple de jeunes pâtissiers qui ambitionne d’y ouvrir un salon de thé et petite restauration, des chambres d’hôtes et d’y faire naître peut-être d’autres projets dans l’avenir.
C’est la fin d’un feuilleton aux nombreux épisodes. En effet, faute de l’achat par une collectivité territoriale, après l’échec d’une solution associative ou privée avec un projet de société civile immobilière (SCIC) en 2018, après l’échec des projets culturels de l’association locataire des lieux, les rebondissements des prêts bancaires refusés, on observait avec tristesse la lente dégradation du site. En outre, toutes les céramiques avaient quitté les salles d’expositions, le jardin et même les toitures.
Les nouveaux propriétaires se nomment Charlotte Collet et William Rouget, souhaitons leur courage et plein succès dans cette aventure ; souhaitons aussi que, pour durer, leur ambition ne se limite pas à l’hôtellerie mais se hisse à la hauteur du lieu et de l'ambition de Jean Linard.
> Lire tous les détails dans La Voix du Sancerrois du 28 juin sous la plume de Hervé Martin. En vignette Charlotte Collet et William Rouge (d’après une photo de Pierrick Delobelle).