Né à Châteauroux peu avant 1900, fils d’un percepteur, Robert Barriot (1898-1970) fut dès l’enfance un artiste passionné hésitant entre les arts plastiques et la musique.
Au sortir du lycée il s’ inscrit à l’école des Arts Décoratifs puis aux Beaux Arts de Paris. Sur les conseils de Jean Baffier, Robert Barriot quitte l’école pour la vie libre des ”Montparnos” et se forme, sur le tas, à pas moins de vingt-trois métiers d’art différents. Il crée des décors pour le théâtre ou le music-hall, des costumes pour les ballets russes, des broderies et tapisseries avec Raymond Duncan, des tissus imprimés pour Poiret et Lanvin, du flaconnage pour Lalique et Rigaud, des illustrations... Il travaille également la peinture, le dessin, et la céramique... Enfin, il opte pour l’émail sur cuivre repoussé et en deviend le maître internationalement reconnu grâce à des réalisations aux dimensions jamais égalées : le retable de Sainte Odile, à Paris, reste aujourd’hui - avec ses sept panneaux de 3,10 m sur 0,80 m- la plus grande œuvre émaillée au monde.
La guerre perturbe son ascension artistique qu’il reprend en 1945, dans son église-atelier de l’église Sainte Odile. Durant cette période féconde - au sommet de son art - l’originale vie de famille qu’il mène devient peu compatible avec l’attitude rigoriste de la hiérarchie catholique. Lui et sa famille en sont chassés en 1953, époque où il retrouve au Château de La Bruyère de Chezal Benoit, son initiale culture berrichonne. Robert Barriot réduira le nombre et la dimension de ses œuvres mais sans jamais totalement renoncer au chemin de croix de 42 m /2m qu’il projetait de cuire avant sa mort, pour la crypte de la Cathédrale de Bourges.
Son oeuvre exceptionnelle et novatrice bouleverse la tradition de l’émail par des dimensions exceptionnelles qui ont nécessité la construction d'un four hors norme (3,50m). Elle est caractérisée par la prouesse technique dans le travail du relief sur cuivre brut repoussé à la main. Elle se singularise par de nouvelles couleurs irisées par le feu, fruit du savoir faire original de Barriot, et la redécouverte du célèbre bleu de cuivre des maîtres émailleurs chinois.
Œuvres de caractère et d’audace, pleines de sincérité, les productions de Robert Barriot restent aujourd’hui largement inconnues de ses compatriotes berrichons et des amateurs d’art en général. Révélées en 2014 par une jeune historienne des arts, Aleth Mandula, 300 à 500 œuvres attendent un toit et un public : Pourquoi pas en Berry ?
- Au château du Plaix, la causerie de Mic Baudimant est prolongée par une exposition des œuvres de Robert Barriot, ouverte du 31 juillet au 23 août, les vendredi, samedi et dimanche après midi.
> Photos de haut en bas. Présentation d’une œuvre de Robert Barrioux au musée de Châteauroux en octobre 2012. Portrait de Robert Barriau. Affiche de l’exposition au château du Plaix en 2020.
> Robert Barriot, un maître émailleur berrichon trop peu connu. Causerie de Mic Baudimant. Vendredi 31 juillet à 21 heures au Château du Plaix de Saint-Hilaire en Lignières.
Association Robert Barriot Arts-et-Feu http://www.robertbarriot.com/