Sous l'apparence d'un grand bourru timide, Brassens était un individu à la riche personnalité, un lettré, un connaisseur des grands auteurs de la poésie française, de François Villon à Baudelaire, et de Hugo à Aragon en passant par Paul Fort. C'était aussi un libertaire qui préférait l'expression individuelle par la chanson, aux combats collectifs. Dans ses chansons, il s'opposait à la morale bien-pensante, à l’arbitraire de la justice ou de la police, à la guerre. Tous ces sujets sont d'une brûlante actualité en 2011.
C'est sans doute à cause de cette actualité que la Cité de la musique a décidé d'organiser une exposition pour le grand public. Le projet est annoncé comme une exposition-parcours un peu ludique et pas trop sérieuse, une promenade parmi un décor d'arbres, à la découverte de nombreux documents inédits, manuscrits, enregistrements sonores, images télévisuelles, photographies, ...et guitares. Cette documentation a été réunie par une journaliste, Clémentine Deroudille, qui est commissaire de l'exposition.
Pour préparer cet événement, Clémentine Deroudille a fait un important travail de recherche et a fait une belle découverte : une quarantaine de textes de Brassens, inconnus de tous ! Ce sont pour la plupart des titres de jeunesse, sans partition musicale, datant des années 1938 à 1952. Des curiosités que les fans de Brassens brûlent certainement de connaître.
"Il a fallu un an pour les réunir. Il y en avait dans des tiroirs, des classeurs, des carnets de tournée. On a même retrouvé une partition du Gorille écrite de sa main, alors qu'il disait ne pas savoir écrire la musique. C'était bouleversant. Quelque temps avant sa morts, Brassens se sachant condamné, avait brûlé beaucoup de documents qu'il jugeait sans valeur. Il était conscient de son talent et de la qualité de ses poèmes. Je pense qu'il a conservé ceux-ci pour qu'ils passent à la postérité". a déclaré Clémentine Deroudille au journal Le Parisien.
Parmi les textes de chanson découverts : "Quand j'ai rencontré celle que j'aime", "Le passé m'échappe", "Pensez à moi", "Oui et non".
Douze de ces chansons inédites ont été mises en musique par Olivier Daviaud. Elles seront seront diffusés pendant l'exposition de la Cité de la musique, interprétées par le comédien-chanteur François Morel, et un autre artiste : Bertrand Belin. Les chansons seront ensuite commercialisées sur un CD, mais le compositeur Olivier Daviaud voudrait aller plus loin en réunissant ces inédits dans un coffret de trois CD et en les faisant interpréter par des chanteurs admirant Brassens. Les candidats ne devraient pas manquer....
Georges Brassens, a mis en musique et chanté en s’accompagnant à la guitare, plus d'une centaine de ses chansons et des textes d’autres poètes dont Paul Fort ou Aragon. Parmi ses chansons : "Les copains d'abord", "Chanson pour l'Auvergnat", "Les amoureux des bancs publics", "La mauvaise réputation", "Je me suis fait tout p'tit", "L’orage", Dans l’eau de la claire fontaine", "Les trompettes de la renommée", "Supplique pour être enterré à la plage de Sète", "La non-demande en mariage", ou, sur un poème d’Antoine Pol, "Les passantes".
Georges Brassens a enregistré quatorze albums de 1952 à 1976, ils sont tous édités sur CD. Il a reçu le Grand Prix de poésie de l'Académie française, le Grand Prix du disque de l’Académie Charles-Cros et le Prix Vincent Scotto. On lui a consacré plus de cinquante thèses. Ses chansons sont chantées partout : au Japon, en Russie, en Amérique du Nord, en Italie, en Espagne, etc. Au total, il est traduit dans une vingtaine de langues.
Georges Brassens, est né à Sète, Hérault, le 22 octobre 1921, il est mort à Saint-Gély-du-Fesc, Hérault, le 29 octobre 1981.
> Exposition "Brassens ou la liberté"
Du 15 mars au 21 août 2011. Cité de la Musique.
Porte de la Villette. 75019 Paris.
Entrée : 5 et 10 €