Juliano Caldeira est un jeune peintre brésilien de vingt neuf ans. Formé à l'école des Beaux Arts de Belo Horizonte, puis aux Beaux Arts de Bourges, il vit et travaille à Paris. Cette année, il expose au Château d'eau à Bourges les travaux réalisés lors de sa récente résidence à Montluçon. Pour moi, c'est un plaisir que de voir les oeuvres d'un gars qui n'a pas froid aux yeux et peint à l'huile des sujets figuratifs, totalement à contre courant de l'art officiel et de l'académisme actuels. Ici, on est loin des vaines tentatives de "subversion" consistant à ânonner des formules vieilles d'un siècle tirées de Marcel Duchamp (qui ne s'y reconnaîtrait pas, le pauvre). Avec Caldeira, la peinture a un sujet et la manière de peindre sert à exprimer le sujet. Les thèmes justement, ce sont des allégories tirées du monde d'aujourd'hui, certaines semblent évidentes au spectateur, d'autres sont propres à l'artiste. Le choix des sujets fait penser parfois à Paula Rego, mais la manière de peindre de Juliano Caldeira n'est encore qu'au début d'une évolution.
L'exposition est composée de grands, moyens et petits formats que les piliers et les niches du Château d'eau mettent en valeur. Pas d'oeuvres en surnombre. Certaines grandes toiles sont particulièrement abouties, la toile nommée "La rencontre" émerge fortement du lot, de nombreux portraits ou figures également (je pense à "Döner", à "L'homme jardin", à "Réflexion", et à une petite tête de biche d'une facture très "enlevée"). Souhaitons à Juliano Caldeira de persévérer dans la voie originale qu'il a choisie, en attendant de revoir de prochaines peintures bientôt à Bourges.
> Une question me taraude : pourquoi chaque exposition du Château d'eau est-elle prétexte à nous infliger des textes de présentation, vains, prétentieux, et quasi incompréhensibles ? La plupart du temps ces écrits narcissiques traitent à peine des oeuvres, et n'essayent pas de créer un passage entre le public et les créations exposées. On se dit que les peintres devraient écrire plus souvent sur la peinture. Je livre ce sujet de réflexion au service culturel de la Ville de Bourges.
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