Quand un grand auteur de théâtre moderne (et pas des moindres !) rencontre un grand personnage historique, cela donne “Cœur à cuir” et ce “Jeu de la mort et de la vie de Jacques Cœur” tiré de l’œuvre de Jacques Audiberti….
C’est à Bourges, au Théâtre municipal, qu’eut lieu, le 1er avril 1967 la création par la Comédie de Bourges de Gabriel Monnet, de cette pièce de Jacques Audiberti, dans une mise en scène du même Gabriel Monnet. Un moment des grandes heures de la Comédie de Bourges. Devant le succès remporté au cours de ses nombreuses représentations, elle fut reprise à Paris, au Théâtre de l’Atelier en juin 1967.
Dans “Cœur à cuir”, Audiberti, donne chair au personnage de Jacques Cœur personnage d’aventures, ses amours, ses ambitions, son triomphe jusqu’à la disgrâce finale et la fin épique à bord d’une galère. L’auteur met particulièrement l’accent sur les rapports de Jacques Cœur avec sa femme (qu’il nomme Marcelle de Léopard). Quant au moment crucial de la pièce, le procès qui condamne Jacques Cœur à la torture du brodequin, pour le public d’aujourd’hui il évoquera d’autres procès…
Jacques Audiberti (25 mars 1899, Antibes - 10 juillet 1965, Paris) est un écrivain, poète et dramaturge français. Auteur d'une œuvre théâtrale importante, il a connu le succès avec une trentaine de pièces, dont : Le mal court, L’effet Glapion, Quoat-Quoat, La mégère apprivoisée, Pomme pomme pomme, La fourmi dans le corps ….etc. Il a aussi publié une vingtaine de romans, essais, poèmes et critiques cinématographiques.
“Si j'avais à définir d'un mot le théâtre d'Audiberti, je dirais que je le vois comme un immense opéra-bouffe, où la parole tient à la fois son rôle propre et celui de la musique. Opéra : c'est la réalité investie de toutes parts par le merveilleux sous ses formes incroyablement diverses, de la fantaisie cocasse au fantastique débridé, du mystère le plus délicat à la charge la plus grossissante. Mais opéra-bouffe, parce que le poète élude toujours la tragédie, fût-il triste à pleurer, et qu'il excelle - par système - à ménager les ruptures de ton, chaque fois que le combat risque de devenir sanglant : c'est alors une pirouette brusque ou une bifurcation subtile, qui atténue l'écho de la terreur éprouvée et dissout légèrement l'amertume du cri.” [Robert Abirached]
> On se demande pourquoi l’idée de donner à nouveau la pièce d’Audiberti n’est jamais venue à l’idée de la Maison de la Culture de Bourges ?
Pour vous faire patienter d’ici les deux représentations de “Cœur à cuir”, j’ai sélectionné pour vous quelques citations d’Audiberti.
Il faut que le monde soit clair. Si les coeurs étaient clairs, le monde serait clair. [Extrait de Le Mal court]
Mais qui est sûr du ciel ?... Je veux dire... Qui peut être sûr de gagner le ciel. Le ciel... Le plus simple, va, c'est de s'y convier soi-même, sans attendre, de se le bâtir sur la terre, sur la bonne terre… [Extrait de Abraxas]
Les médicaments, s'ils étaient bons à quoi que ce soit, les apothicaires ne périraient point. [Extrait de Coeur à cuir]
La plus grande couardise consiste à éprouver sa puissance sur la faiblesse d’autrui. [Extrait de Le Mal court]
> Illustrations, de haut en bas : Jacques Cœur. Gabriel Monnet. Jacques Audiberti par Ernest Pignon Ernest.
> “Cœur à cuir” de Jacques Audiberti, lecture théâtralisée. Avec Jean-Claude Penchenat, Damien Roussineau, Claire Lamarre et Alexis Perret.
Deux représentations : samedi 16 septembre 2017 à 19 heures 30 et dimanche 17 septembre 2017 à 17 heures. Salle du Duc Jean de Berry, Hôtel du Département, 1 place Marcel Plaisant Bourges. Entrée libre. Réservation conseillée (nombre de places limitées) Double.coeur18@orange.fr ou par Téléphone 02.48.21.04.71. Renseignements : http//double.coeur.free.fr/ téléphone 06.83.87.27.64.