Maison de la Culture : c'est possible sur le site. La preuve.


"Le Berry Républicain", qui mérite le surnom de "journal de désinformation local", fait un compte rendu de la réunion du 22 avril qui mérite de figurer dans une anthologie de la mauvaise foi. En effet le journal réussit le tour de force de ne pas dire un mot sur le temps fort de la soirée : la présentation de l'étude architecturale qui démontre la possibilité de réaliser la maison de la culture sur le site originel. Pourtant depuis une conférence de presse le 15 avril, la rédaction a reçu les feuilles de cette étude en plusieurs exemplaires... À la lecture du journal, ceux qui étaient présents à la salle Familia ce soir là ont eu l'impression qu'ils n'avaient pas assisté à la même soirée que "Le Berry". Quand aux autres lecteurs du quotidien, ils devront chercher ailleurs le résumé de la réunion. Une réunion qui a été un succès si on se réfère aux vifs  applaudissements de plus de deux cents personnes (selon des organisateurs), et qui marque certainement un tournant dans l'histoire de la maison de la Culture à Bourges....

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La première partie de la réunion a été consacrée à l'exposé critique de la conduite du projet de réhabilitation depuis 2002. Odile Jusserand, architecte du patrimoine, a présenté un diaporama résumant les erreurs, les dissimulation et les carabistouilles qui ont émaillé le pilotage du projet par l'ancien maire de Bourges, Serge Lepeltier, et son adjoint aux travaux Pascal Blanc (maire actuel de la ville). 

Rappelons que le cahier des charges du projet initial défini par l'ancien maire, n'incluait pas l'ancien Conservatoire de musique et de danse situé sur le même terrain que la MCB (parcelle 515), deux mille mètres carrés inoccupés, ce qui étouffait le projet dans un espace trop petit.

En 2005 la restructuration de la MCB est décidée en deux phases évaluées à vingt-cinq millions d'euros. La cafétéria, les deux salles de cinéma, la salle d’exposition attendront la deuxième phase.

19 décembre 2008 : adoption par le conseil municipal du Cahier des charges de la réhabilitation  de la MCB. Tous les candidats au concours s’accordent pour constater une sous-évaluation du coût du projet…

7 février 2011 à la mairie, réunion publique présidée par Serge Lepeltier. Les architectes ne sont pas invités, on ne présente pas de plans, l'abandon de la deuxième phase de travaux est passé sous silence.

21 février 2013. Entrevue de Serge Lepeltier avec un "conseiller" du Ministère de la Culture (aucun résumé écrit, aucune lettre ne confirme le contenu de cet entretien…). C'est lors de cette réunion (selon Serge Lepeltier) que la décision d'abandonner le site historique de la MCB est prise. Les élus de Bourges l’apprennent le lendemain par Le Berry du 22 février ...!

L'État, puis l'archéologie et les archéologues ont été accusés par Serge Lepeltier d'être la cause des difficultés rencontrées. L'ancien maire a tenté d'en faire des boucs émissaires alors que l'on sait depuis plus d'un siècle que les vestiges de thermes gallo romains étaient là ! Pourquoi avoir tenté d'éviter les fouilles réglementaires ? Cette tentative de détournement de la procédure obligatoire ne pouvait que provoquer une réaction de l'administration. "Cherchez l'erreur" dit Odile Jusserand.

Et pourquoi le coût des fouilles est-il passé d'une prévision de neuf cent mille euros par les archéologues, à un million et demi, pour finir à une annonce de six millions par Serge Lepeltier ?  "Cherchez encore l'erreur" dit Odile Jusserand.

Et Odile Jusserand ajoute que le coût du projet initial (largement sous évalué) est passé de douze virgule huit, à dix neuf millions d'euros hors taxes, au fur et à mesure que Serge Lepeltier "découvrait" et annonçait les surprises résultant de son pilotage incohérent.

Pourquoi avoir déclassé en catimini l'espace Séraucourt (dix mille mètres carrés, poumon vert au centre de Bourges), classé "Espace arboré remarquable" par la Commission des sites. Il était jugé "mauvais" pour y édifier le Conservatoire de musique, il est devenu "bon" pour y mettre le bâtiment d'une nouvelle MCB ?  "Cherchez l'erreur" répète Odile Jusserand.

Et pourquoi prétendre de façon mensongère que construire la MCB sur son site n'en ferait plus une "scène nationale", sinon pour abuser les berruyers ? 

Bref, passons à la suite pour éviter trop de longueur. Les lectrices et lecteurs de gilblog se reporteront aux pages de la rubrique "Culture et MCB" pour lire ou relire tous les détails du feuilleton. 

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Puisque Le Berry s'obstine à ne pas informer ses lecteurs, ceux qui lisent gilblog sauront désormais que l'étude architecturale de Christian Gimonet démontre la faisabilité de la réalisation de la Maison de la Culture sur l'emplacement "historique". Donc, prétendre le site non réutilisable, comme le font Serge Lepeltier et Pascal Blanc, est faux. Mais, dit Christian Gimonet en commençant son exposé étayé par des plans, "il est vrai que le projet du cabinet d'architectes Chaix et Morel (projet choisi par la ville en 2009) était enfermé dans les limites aberrantes du cahier des charges". Un cahier des charges qui excluait une partie du terrain disponible de la parcelle 515, pour on ne sait quelle raison. La destruction des deux salles et de leurs murs derrière la façade et le foyer (monuments historiques) a ouvert des possibilités qui démontrent cette aberration. Aujourd'hui, ces démolitions permettent une meilleure organisation des espaces, et des circulations simplifiées. 

En intégrant totalement l’espace scénique de la grande salle prévu par Chaix et Morel, en l’élargissant, en le posant sur la petite salle (qui conserve ses capacités), on conserverait aussi les neuf cents cinquante places de la grande salle. On peut réaliser celà sans creuser plus et dans un volume moins élevé. L’administration peut être rétablie là où elle était. La salle de cinéma serait au même emplacement, surmontée de la deuxième salle, avec les deux cabines de projection superposées et reliées entre elles pour en faciliter le fonctionnement. 

Les expositions trouveront place dans les loges, les espaces périphériques du foyer et dans l'ancienne salle Chopin. L’espace situé au-dessus (qui était occupé par le Groupe de musique expérimentale de Bourges), est libre pour une affectation nouvelle (comme par exemple, la "black box" ?). 

Dans la cour moins encombrée que dans le projet Chaix et Morel, une façade vitrée, dispositif solaire bioclimatique, doublera sans la masquer l’intéressante façade, en faisant un "mur trombe" (système de chauffage solaire passif). Des locaux annexes, et des loges trouvent place dans le fond de la cour. L’ex-école de musique reste libre, on pourrait y héberger les artistes des tournées, ou créer des ateliers studios pour des artistes en résidence, pour des activités artistiques fécondant la vie culturelle de Bourges.

L’accessibilité des personnes à mobilité réduite est traitée en la respectant totalement. L'étude prévoit l'installation de deux ascenseurs, au lieu d'un seul.

La cafétéria/restaurant en étage a toujours posé des problèmes de gestion et causé des périodes de fermeture regrettables. Christian Gimonet propose de la faire au rez-de-chaussée avec un accès extérieur indépendant, ce qui permettrait des horaires normaux et contribuerait à la vie urbaine du centre ville. En outre, l'accès intérieur permettrait de créer des activités de type café-théâtre qui seraient bienvenues pour l'animation et l'attractivité de la MCB.

L’extraordinaire espace accueil/foyer (inspiré à l’architecte Marcel Pinon par l’espace central de la Villa de Garches de Le Corbusier) est employé et mis en valeur. De même que les deux ailes latérales et l’ex-école de musique.

Cette proposition plus simple que celle de Chaix et Morel serait moins coûteuse et à fortiori encore moins coûteuse que le projet sur la pente de Séraucourt (auquel il faut ajouter les dépenses de réaffectation du bâtiment historique, pour compter correctement). 

Interrogé par un participant qui voudrait connaître coût de l'opération sur le site, Christian Gimonet prend quelques précautions avant de répondre qu'à ce stade de l'étude on n'est pas au chiffrage des devis (un gros travail). Mon commentaire personnel : il faut savoir que les professionnels du bâtiment et les architectes disposent d'outils pour des évaluations prévisionnelles qui permettent une approche des grandes masses budgétaires avant de lancer des études longues et coûteuses. On ne sera donc pas étonnés d'entendre le chiffre de vingt à vingt-cinq millions d'euros estimé par Gimonet, ce qui est cohérent avec l'évaluation de vingt cinq millions de 2005, et le budget de dix neuf millions de Chaix et Morel (des valeurs à actualiser, bien entendu). Mais, ajoute Gimonet, rien n'empêche une réalisation par tranches si besoin est.

> Les berruyers admettront mal l’entêtement à poursuivre le projet coûteux de MCB.2 (trente six millions d'euros aux dernières nouvelles), un bâtiment à contre pente, étroit et bardé de marches d'escalier, sans salle d'expositions, qui fait le minimum au niveau économies d'énergie, et très éloigné des capacités et des qualités architecturales du bâtiment historique. Et Odile Jusserand de conclure : "une enquête des inspecteurs du ministère de la Culture et nouveau concours d'architecture s’imposent".... En effet, la meilleure façon de rétablir le consensus à Bourges serait de faire toute la lumière sur le dossier MCB. Une inspection générale conduite par un inspecteur du Ministère de la Culture, ainsi que l'ont demandé le Président du Conseil général du Cher, des élus du Conseil régional et les associations du Collectif Lutte Séraucourt, permettrait de sortir "par le haut" de la controverse.


> Pour en savoir plus, lire dans gilblog les pages précédentes. >>> Lien.

> Collectif "Luttes Séraucourt" : Groupe Macu de Bourges / Association des Amis de la Maison de la Culture / Collectif Alternative MCB / Berry’ing / Mon Cher Vélo / Nature 18 / Collectif Bourges ta Zad / ki-6-col’ / La Sppef.

> Collectif Luttes Séraucourt 110 rue Charlet 18000 Bourges.

Courriel : luttes.seraucourt.bourges@gmail.com

> Pour signer la pétition en ligne. >>> Lien.




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