Les mauvaises langues diront que Pascal Blanc avait choisi de faire sa conférence de presse sur la MCB, la veille du rassemblement pour en limiter l'effet. Mais ça n'a pas empêché la venue de nombreux berruyers à Séraucourt samedi 14 février (entre cent quarante et cent cinquante selon mes comptages). Et, dans un haut parleur parfois un peu crachotant, des déclarations indignées ou ironiques de divers intervenants des associations. En voici quelques unes...
> Place Séraucourt, Odile Jusserand, architecte du patrimoine et berruyère, se présente. "Je suis architecte, mère de famille et berruyère, je n'ai jamais été dans un mouvement ou un parti, mais l'abandon de la MCB historique (et classée) m'a fait bondir et rejoindre ce collectif. On pouvait refaire la MCB sur son site et pour moins cher à condition d'utiliser le terrain de l'école de musique. Mais le projet dit "MCB.2" est sur un terrain "pourri" et le bâtiment énergivore avec toutes ses surfaces vitrées n'a pas de salle d'expositions, ça sera dans un des escaliers ! De plus, il ne contient qu'un seul ascenseur pour tout le public qu'il doit accueillir !". En effet, drôle de maison de la Culture du vingt et unième siècle !
> Sur les marches de la MCB, devant l'entrée condamnée, on se rassemble pour une photo de groupe. Puis Gérald Massicot donne des détails croustillants. L'image qui a été présentée aux conseillers municipaux pour prouver qu'on ne pouvait pas surélever la MCB montrait une excroissance énorme. Mais ce document n'a pas été établi par l'architecte chargé du projet ou un autre architecte ayant les compétences requises, c'est le service communication de Serge Lepeltier qui a fait le dessin ! Cherchez l'erreur.
Selon le même architecte, le cahier des charges de la réhabilitation excluait d'utiliser la surface de l'école de musique (qui fait pourtant partie du bâtiment). "C'est absurde" aurait-il fait observer, la réponse a été que "la mairie se réserve ces locaux" !
> Prenant la parole à son tour, Alain Meilland déclare, entre autres choses, que "la meilleure façon de clore la controverse et de rétablir le consensus à Bourges serait de faire toute la lumière sur le projet de MCB. Pour celà, le ministère de la Culture devrait décider d'une inspection de l'IGAC, ainsi que le demandent le Président du Conseil Général du Cher, des élus du Conseil régional et les associations du Collectif". Placée sous l'autorité directe du ministre de la Culture, l'Inspection générale des affaires culturelles (IGAC), assure des missions de contrôle, d'audit, d'étude, de conseil ...etc. Son champ d'intervention comprend l'ensemble des services centraux et décentralisés, établissements publics nationaux du ministère de la Culture, ainsi que les organisme relevant du ministère ou bénéficiant de son concours direct ou indirect. Mais pour le moment, le maire refuse de rouvrir le dossier, qu'y a-t-il donc à cacher ?
> Un participant me dit : "le Berry, qu'on pourrait appeler "La voix de son maire" a écrit que nous sommes une addition d'éléments hétéroclites, mais il n'a pas compris la cohérence de la protestation. C'est l'enchaînement de l'abandon du site historique de la MCB, le projet d'abattage des arbres de Séraucourt, la démolition du skate park et les mensonges successifs qui ont tout déclenché !"
> L'actualité apporte parfois des réponses inattendues aux événements et aux déclarations qui semblent se succèder sans ordre apparent. C'est ainsi que Pascal Blanc affirmait vendredi 13 devant la presse, que le retard des travaux occasionné par l'opposition à l'abattage des arbres coûte cent trente six mille euros par mois à la ville (donc aux contribuables). Ce gros bobard genre propagandstaffel et gros sabots, a été avalé tout cru et répété par les journalistes qui n'ont même pas eu la présence d'esprit de demander au maire comment il fait ce calcul ni de présenter les factures qui le justifient !
On pourrait aussi demander à Pascal Blanc, qui connaît bien les nombreux aléas des travaux publics, pourquoi il aurait signé aussi bêtement des contrats prévoyant des pénalités aussi lourdes ? Mais, qu'on se rassure, le contrôle de légalité exercé par la Préfecture ne laisserait pas passer de pareilles bêtises !
Mais, le 15 février, sur son site Bourges info com, Roland Narboux (grand connaisseur de l'activité municipale puisqu'il a longtemps été un pilier de l'équipe Lepeltier) fait une analyse de la déclaration du maire au Berry Républicain. Pour Roland Narboux, Pascal Blanc devra "attendre que les assemblées du Conseil départemental (nouvellement élu le 30 mars) et du Conseil Régional votent en séance, le financement pour la Maison de la Culture. Ceci dit, il faudra faire preuve de patience, car le Conseil départemental nouveau ne va délibérer qu'en mai ou juin, il faut bien que chacun se mette au courant ! Ensuite, il faudra couper les arbres, et soit se mettre d'accord avec les écolos, ce qui semble impossible actuellement, où faire venir les CRS ! Enfin réaliser les fouilles archéologiques qui pourraient durer un à deux ans (voir Avaricum)". À qui pascal Blanc présentera-t-il la facture ?
En somme Roland Narboux fait la démonstration que Pascal Blanc, avec son bobard à cent trente six mille euros, prend les berruyers pour des thons (un poisson qui se fait heureusement de plus en plus rare dans l'Yévrette) !
Alors, Pascal Blanc lancerait des bobards ? Non, "Ce ne sont pas des mensonges ! Ce sont de spirituelles inventions nées de sa fertile intelligence et de son esprit vif et brillant" a dit Carlo Goldoni dans "Le Menteur".
> Si je comprends bien, ironise un participant au rassemblement à propos des prétendus retards, "c'est sans doute le collectif Luttes Séraucourt qui écrit les lois et le code du patrimoine, qui fait les arrêtés préfectoraux, qui vote les crédits au conseil régional et au conseil général ? Elle en a du pouvoir, la minorité !" Et il ajoute: "si la réhabilitation, votée au conseil municipal avait été menée à son terme, elle aurait coûté au maximum vingt cinq millions d'euros (et non trente six) et la Maison de la Culture refaite ouvrirait à l'automne 2015. Alors, qui gaspille l'argent des berruyers ?"
> En attendant l'inspection du ministère de la Culture, quel journal osera exposer le dossier et poser enfin les vraies questions au maire de Bourges ?
> Le Collectif "Luttes Séraucourt" : Groupe Macu de Bourges / Association des Amis de la Maison de la Culture / Berry’ing / Mon Cher Vélo / Collectif pour un projet alternatif Maison de la Culture / Nature 18 / Collectif Bourges ta Zad / ki-6-col’ / la Sppef.
> Pour signer la pétition en ligne. >>> Lien.
> Le site du Collectif. >>> Lien.
> La maison de la culture de Bourges, ou la folle équation. Site de la Sppef. >>> Lien.
> Lire dans gilblog la page consacrée aux péripéties de la nouvelle maison de la Culture. >>> Lien.