L’exposition du collectif Luttes Séraucourt rue du Docteur Témoin (en plein centre ville) a reçu la visite d’un millier de berruyers en trois semaines ! Il faut dire que le bouche à oreilles a fonctionné et que l’ensemble présenté au public était très riche d’informations. La vidéo qui démontre de façon convaincante qu’on peut construire une nouvelle maison de la Culture sur le site historique a suscité un vif intérêt, et la pétition a reçu de nouvelles signatures.
Toutes ces actions en faveur de la maison de la Culture dans l’édifice de Marcel Pinon semblent avoir de plus en plus la faveur des berruyers, ce qui met le maire de Bourges et les dirigeants de l’EPCC sur la défensive. C’est sans doute pourquoi, en réponse, le 10 décembre dans l'amphithéâtre de l'école des Beaux Arts, se tenait une réunion pour la promotion de la maison de la Culture de Pascal Blanc, dite “du vingt et unième siècle”, ou encore MCB2. La réunion était organisée par le comité de soutien pour la MCB2, l'association Avenir de la MCB et l'association Paroles publiques (la municipalité et les dirigeants de l’EPCC ne faisaient pas officiellement partie des organisateurs). Environ cent personnes invitées étaient dans la salle.
Pour Olivier Atlan, qui s’exprime le premier, le programme repose sur des besoins : avoir un théâtre, répondre aux besoins de fonctionnement d’une maison de la Culture, conserver le label scène nationale (il y en a soixante et onze autres en France). Il a été élaboré par un “cabinet de programmistes” en fonction des remarques émises par l'architecte du ministère de la Culture, celles des élus, des services techniques de la ville et ceux de l'équipe de la maison de la Culture (la conduite chaotique du projet par Serge Lepeltier, n’est pas mentionnée). Quand aux usagers/spectateurs berruyers, on sait depuis longtemps qu’ils n’ont pas été jugés dignes d’être consultés ! Ce programme est établi à partir d'un projet artistique, celui d'une scène nationale de création dit Olivier Atlan mais “Ce n'est pas mon projet” tient-il à souligner (par prudence ?).
Dans son intervention centrée sur l’équipement et qui ne se réfère pas à la politique culturelle de Bourges (et pour cause y en a pas !), Olivier Atlan parle essentiellement des salles de théâtre, ce qui confirme le reproche de ceux qui pensent que la MCB2 est une espèce de grand théâtre, et pas une véritable maison de la Culture…
On notera avec intérêt l’espoir que la MCB2 devrait devenir un “véritable lieu de vie ouvert sept jours sur sept”. Ouvrir sept jours sur sept, Olivier Atlan a sans doute obtenu des garanties du maire quant à l’augmentation du futur budget de fonctionnement…?
Pour ceux qui avaient assisté à la réunion à l’Auditorium le 19 décembre 2014, la présentation de l’architecte Jean-Christophe Ballet en 2015 est une redite, et non une “réponse point par point aux critiques nées ces derniers mois”. Le journaliste du Berry n’était sans doute pas présent à l’Auditorium l’an dernier.…
Pourtant, il ne faudrait pas confondre les genres : si on y regarde de plus près, les critiques faites au projet MCB2 sont essentiellement des critiques portant sur le cahier des charges et le projet défini par les fameux “programmistes”. N’accablons pas Jean-Christophe Ballet, il a conçu un bâtiment là où on lui a dit de le faire (un emplacement choisi par Serge Lepeltier), et avec le contenu qu’on lui a dicté. Une démarche différente de celle de Christian Gimonet…
Parmi les arguments employés par Jean-Christophe Ballet on notera ceux ci : “On ne touche pas aux arbres de Séraucourt, on s'installe sur le talus où il y a des arbres qui ont poussé dessus” Des arbres qui ont poussé dessus, évidemment, ça n’est pas la même chose que de vrais arbres, ça n’est même pas un espace vert !
Puis l’architecte présente un vieux schéma où figurent des liaisons piétonnes entre les salles du Printemps de Bourges, de Séraucourt au Palais d’Auron. Un plan déjà projeté l’an dernier à l’Auditorium, avec lequel Jean-Christophe Ballet essayait de démontrer que la position de la MCB2 établit des circulations avec le centre ville à condition de traverser le parking Séraucourt (“un cul de sac” dit-il). Pour qui pratique un peu Bourges, c’est assez “tiré par les cheveux”, je vous suggère d’essayer le parcours, juste pour voir si vous y trouvez le centre ville.…
La cage de scène, c'est à dire l’excroissance d’environ sept mètres de haut au dessus de la MCB2 et que le dessin cache au public (évidemment !), “sera faite d'une structure spéciale qui imitera les feuillages”.… Nous voilà rassurés.
Sandrine Gaumer (journaliste pigiste) qui anime la réunion rappelle “qu'on ne peut absolument pas parler de Culture sans être serein et rester respectueux”. Loupé, car une banale question sur les moyens financiers fait sortir un participant de ses gonds, rapporte Benjamin Gardel dans Le Berry. “Regard noir et poing rageur, il lançait un virulent - Mais vous êtes qui vous ? Vous êtes qui ?”.
En effet, le coût, c’est la question qui fâche, la question qu’il ne faut pas poser et qui aurait dû être absente de la réunion. Autre loupé.
Oui, car au delà du choix de l’emplacement ou du projet architectural, au delà du fait que les berruyers n’ont pas été associés au projet, au delà de l’intérêt que les uns ou les autres portent à la culture, la question du coût intéresse tous les berruyers en tant que contribuables !
Et là, “y a pas photo” : la construction sur le site historique coûterait moins cher - trente millions d’euros TTC au lieu de trente six millions TTC sur la pente Séraucourt (plus la réhabilitation du bâtiment de Marcel Pinon - dix à quinze millions) ! Et mieux : pour moins cher le projet alternatif de Christian Gimonet en donne plus que le projet de Pascal Blanc - grande et petite salles accueillant plus de spectateurs, salle de répétitions, salle d’expositions, meilleure accessibilité, solutions économes en énergie, deux cinémas, conservation du hall d’accueil monumental protégé (monument historique), grande cafétéria ouverte sur la ville permettant des spectacles de cabaret. Il permet d’utiliser les surfaces de l’ancienne école de musique pour d’autres activités, ou des résidences d’artistes. Et rappelons qu’il épargne les arbres de Séraucourt !
Bref, rendons leur justice, ce n’est pas ce projet que Olivier Atlan et Jean-Christophe Ballet avaient pour mission de défendre ce soir là.
Conclusion, les berruyers sont encore loin d’être convaincus de l’intérêt du projet MCB2 de Pascal Blanc, surtout à ce prix ! Le sujet capital des coûts sera probablement le grand absent de l’exposition présentée à la mairie. On parie ? .
> Lire dans gilblog : Ce que révèle l’exposition de “Luttes Séraucourt”. >>> Lien.
Maison de la Culture. Christian Gimonet présente son projet en vidéo. >>> Lien.
Voir toutes les pages du dossier à la rubrique Culture et MCB. >>> Lien.