Avec son exposition, en plein centre ville, le collectif “Luttes Séraucourt” veut informer les berruyers sur le dossier de la maison de la Culture. Dans les vastes locaux d’une ancienne boutique Aubrun (1 rue du docteur Témoin) jusqu’au 28 novembre, les visiteurs pourront mieux connaître les enjeux de cette affaire grâce aux nombreux documents, videos et panneaux qu’ils pourront consulter. Une exposition claire et bien faite qui vaut le déplacement, et qui concerne tous les habitants de la ville. En effet, qu’ils soient ou non abonnés de la MCB, qu’ils soient ou non des défenseurs des espaces verts, qu’ils soient ou non attachés au prestige de Bourges, ils sont tous contribuables !
MCB2 : un projet aux ambitions limitées, mais dispendieux.
Le projet de la MCB2 est limité, il ne s’ouvre pas à toutes les formes d’expression artistiques : il exclut les expositions de peinture, de sculpture, de vidéos et d’autres formes d’art contemporain. Ce n'est donc pas une maison de la Culture qui est projetée, mais un espace culturel comme d’autres en France. Certes, c’est honorable, mais ce n’est pas une maison de la Culture à la hauteur des besoins, ni le lieu d’un projet culturel pour les habitants de Bourges et du département. Ni à la hauteur de son héritage, alors qu’il est censé avoir un rayonnement régional et national…
Ce projet de MCB2 aux ambitions limitées, situé sur la pente Séraucourt coûterait 36 millions d'euros TTC. Il faut y ajouter les coûts liés aux aménagements de la place et de la rue Jean Bouin. Combien encore d'euros à débourser ?
Mais ce n’est pas tout. Avec sa “boîte à idées” Pascal Blanc fait mine d’oublier le coût de la conservation du site historique et du nouvel équipement à vocation culturelle demandés par la Drac (Direction régionale des affaires culturelles), il faut compter 15 à 20 millions d’euros TTC. En conséquence, l’addition pour la ville (c’est à dire la note à payer par les contribuables ) s’élèverait à plus de 50 millions d’euros. Et du coup, le maire envisage sans ciller deux lieux de fouilles : sur les pentes Séraucourt et sur le site “historique”.
Alors qu’il déclarait récemment à la presse : “la situation de la ville est critique et le risque d'une mise sous tutelle est bien présent”, et qu’il chiffre le montant de “pénalités de retard” imaginaires, Pascal Blanc ignore ces faits et semble avoir subitement désappris à compter !
Tout ça ne semble pas très réfléchi…..
Le projet alternatif est plus rationnel et moins cher.
Visible à l’exposition avec plans et video, le projet alternatif de Christian Gimonet sur le site “historique” en donne plus. Grande et petite salles accueillant plus de spectateurs, salle de répétitions, salle d’expositions, meilleure accessibilité, solutions économes en énergie, deux cinémas, conservation du hall d’accueil monumental protégé (monument historique), cafétéria plus grande ouverte sur la ville permettant de petits spectacles de type cabaret. En outre, il donne la possibilité d’utiliser les surfaces de l’ancienne école de musique attenante pour d’autres activités, ou des résidences d’artistes. Et rappelons qu’un autre de ses mérites est d’épargner les arbres de Séraucourt !
Chiffré à 30 millions d’euros TTC, le projet alternatif de Christian Gimonet, plus compact, moins gourmand en surfaces, ne nécessitant ni creusement ni fondations dans la pente de Séraucourt, coûte nettement moins cher que la MCB2 (le budget est affiché à côté de la video, et reproduit dans cette page - cliquez dessus pour l’agrandir). Il respecte et protège un des monuments emblématiques du patrimoine de Bourges. Comme il est construit sur le site historique, il n’est plus nécessaire de financer un autre projet de restauration du site (compter environ 15 millions). Pour ces raisons, c’est la meilleure solution au plan économique, il épargne le budget de la ville en difficile équilibre. Entre une dépense de 30 et une de 50 millions, le choix semble évident ….mais.
Le maire s’obstine à vouloir réaliser son projet, malgré les conséquence financières.
Malgré les avantages incontestables du projet alternatif qui lui ont été exposés à nouveau le 10 novembre, le maire de Bourges a refusé de rouvrir le dossier. Paresse intellectuelle ou obstination (?), crainte d’affronter les dirigeants de l’EPCC qui gèrent la maison de la Culture et veulent la MCB2 à tout prix (?), Pascal Blanc ne veut pas envisager une réflexion nouvelle. Alors que le projet Gimonet est conçu pour offrir plus aux berruyers, Pascal Blanc n’envisage de s’y intéresser qu’à la condition de le refaire selon le cahier des charges de la MCB2 qui en donne moins et pour plus cher. Ce qui est la négation du projet et un refus mal déguisé de poursuivre le dialogue. De ce côté là, c’est bloqué.
On ne peut que constater avec regret que Pascal Blanc s’obstine dans un projet dispendieux, contraire aux intérêts des berruyers. Une obstination qui fera jeter 20 millions (au moins) par la fenêtre !
La réponse ne peut venir que des berruyers qui sont presque treize mille à avoir signé la pétition. Et pour “Luttes Séraucourt”, après l’exposition d’autres étapes s’annoncent, d’autres projets se préparent.
> Cliquez sur le tableau du budget pour l’afficher en grand.
> L’exposition “La MCB à quel prix” a lieu jusqu’au 28 novembre 2015 de 14h30 à 18h30, du mardi au samedi. 1 rue du docteur Témoin en face la Fnac. Entrée libre.
> Luttes Séraucourt 110 rue Charlet 18000 Bourges. luttes.seraucourt.bourges@gmail.com