Bourges, mercredi 27 mars. Gros malaise dans la majorité municipale à propos de la présentation du “mécénat” à la sauce Blanc, tellement ça ressemble à de la combine. Enfin, sait-on jamais, peut-être qu’une explication rationnelle nous sera prochainement annoncée ?
En attendant, Pascal Blanc a essuyé publiquement plusieurs camouflets lors du conseil municipal du 27 mars ! Son adjoint Mousny et une partie de sa majorité se sont abstenus sur son budget, et des doutes se sont exprimés quant à la légalité du mécénat de Suez pour la MCB2...
Après avoir laissé Frédéric Charpagne (adjoint à la culture), annoncer que “Le bâtiment nouveau a besoin d’un certain temps pour sècher” et que la MCB n’ouvrira pas en juin 2020, mais à l’automne de la même année, Pascal Blanc a du subir la déclaration humiliante de Véronique Fenoll disant “être mal à l’aise” concernant les “relations financières” entre la mairie et les deux “mécènes” (mais elle a néanmoins voté avec les autres…).
Puis le maire adjoint aux travaux Philippe Mousny a enfoncé le clou avec un nouvel affront : il n’a pas pris part au vote. Le lendemain, il expliquait au Berry que les éléments portés à sa connaissance ne l’avaient pas convaincu “qu'il était économiquement plus avantageux de retenir l'offre du groupement Suez. Ils ne justifiaient en tout cas pas à mon sens de retenir une offre 6 millions et demi d’euros supérieure aux deux autres offres ! “
Diable, six millions et demi pour un mécénat de cent cinquante mille euros répartis sur trois ans, ça laisse de la marge !
En effet, comme l'opération a été claironnée longtemps à l’avance par Pascal Blanc, Monin et Suez ont eu tout loisir d’intégrer la dépense de cet étrange “mécénat” dans leurs prévisions de coûts et dans les factures qui ne manqueront pas d’arriver. Ce sont donc le berruyers et les habitants de l’agglomération qui paieront ce “don” étrange pour la culture, puisque ce sont eux qui supportent la charge de la station d’épuration commandée à Suez et eux aussi qui encaisseront le montant de la vente des terrains à Monin à un prix aimablement minoré “négocié”.…. Et ils la payeront une deuxième fois, diluée dans l'impôt national avec les autres contribuables, puisque le mécénat ouvre droit à une réduction qui peut atteindre 60% : ce sont donc encore une fois les contribuables qui supportent la différence en acquittant l'impôt....
Au fait, pourquoi Blanc annonce-t-il toujours des chiffres hors taxes ? Parce que dans le coût des investissements, il y a 4% de TVA non récupérable à la charge de la ville : pour 32,3 millions hors taxes, ça fait un total de 33,6 millions toutes taxes comprises (TTC). Le maire de Bourges trouve donc plus flatteur d’annoncer la dépense hors taxes !
Et Le Berry Républicain gobe tout et répète cet enfumage à ses lecteurs. Mais peut-être que les deux journalistes qui assistaient au débat (ils se sont mis à deux pour écrire ça, tout de même !), n’habitent pas ici et se fichent des impôts….