Le numéro de “Fémina”, supplément du “Berry Républicain” du dimanche (n°824 de la semaine du 15 janvier) vient de proposer un thème : “Planète yoga”. Si trois millions de Français pratiquent cette discipline ancestrale, Fémina ne nous renseigne pas sur le nombre de berriaudes.
Il propose une série de formes farfelues, qui ne demande pas qu’un tapis. Ces formes farfelues peuvent être adaptées, avec un peu d’imagination et de volonté, par nos berriaudes.
Arroeillez-vous ben !
Le goat yoga est en vogue chez les “Amériqchains”. Ils ont besoin de chèvres naines : mon Dieu faut-i’ ! En Berry, on peut appeler ça le “ch’tit’ chieuve yoga” ou “l’oueille partie yoga du Berry”. Là-bas, et porqué pas cheu nous, les chieuves, a gueuchont su’ l’dos des fumelles, pourlichint yeu face, machouillint les cheverlures, tout ça enque des bêêêês , bêêêês, à n’en pus fini’.
Le doga est populaire chez les jaunardes japoniaises. Il se pratique avec l’chian sous l’abattis, ou su’ l’ventrésiau. I’nous disint itou d’tripoter l’chian. Ouah ouah pour li ! Au lieu d’prendre une sornette des anglais, le doga, j’vous proposins “chian (ça fait japonais) yoga du Berry” ou si c’est un chiot “chiau yoga”, ou ben “chioga du Berry”. Si c’est eune ch’tite chianne jeunette, j’oserins pas “chiotte yoga”.
Et c’est pas l’tout, c’est pas finiiiiiii ! Y a le horseback yoga, encore eune beurdinerie amériqchaine, su’ l’dos du ch’vau. Coumm’ l’aut’ y débagoulait : ch’val dire à ta mée ! Appelons ça, cheu nous, “el ch’vauga”. Ca prendrait-iiiiii au pôle de ch’vau et de l’âne à Lignières ? Ah oui ? Ah non ?
J’savons pas si i connaissint la bière du Berry, mais à Berlin, i fasont ça, le beer yoga . Eh, les amis, à Berlin, c’est les Berlinois. Pas les Berlaudiots ! A la rigueur, les Berlinichons, coumm’ en Berry, on dit les Nevernichons pour ceusses de Nevers. Là-bas, i s’apoisint sur yeu’ bouteillon et i faisint des manières de yoga. Cheu nous, y avait dans l’temps, “le Pignoux yoga” qui s’pratiquait pas loin d’la brasserie, dedans les Marais de Bourges, au Caraqui, au P’tit Elysée ou à la Courcilière. I t’nint ben longtemps la pose et la pause au comptouère. A c’t’heure, j’avins des bounes bières en Berry, ben souvent des bières bio pour pratiquer “le bioga”.
J’vourrins ben vouère et acouter le “rage yoga”. C’est canadien. Ça crie tant et pus ! J’pouvons kerier itou en Berry. J’savins baîller ! Pas besoin d’heavy metal, nos cormuses et nos vielles savint fée du potin. J’appelerions ça “le braillou yoga”.
A la suite de l’artic’ du Berry, y a des t’nues quanqu’ t’a fini ta séance. C’est pou’ les fumelles. Pas d’biaudes ! Pas d’limousines ! Rin qu’des t’nues à la mode. Que des culottons pou’ les fumelles. Pas de robes, ni d’vantiaux !
Mais, j’vous ons garder l’fin du fin pour la fin. Le yoga nu ! La Brigitte Lahaie - Beurgitt’ Bouch’tue, comme on dit à la Charnivolle, cheu Berlaudiot - a peut aller s’rhabiller ! Vous savez que cheu nous, c’que la fumelle a l’a entre les deux gros artous, j’app’lons ça l’divartissouère. C’est un bon mot ben imagé. Oui, faut qu’la fumelle a s’divartisse, sans êt’ une gourgandine coum’ la Beurgitt’. Alors, le yoga nu, c’est en Berry, “l’divartissouère yoga”. Et pas que l’souère, l’matin itou, pi à la mésienne. Seulette, ou quand qu’a s’ fait arranger enqu’ son houme, ou son aimie.
L’avou qu’y a du zen, y a du plaisir !
> Michou l’berriaud.
> Si le sens d’un mot vous a échappé, vous le trouverez dans le Glossaire du parler berrichon de gilblog. >>> Lien.