On croyait le projet abandonné suite à la décision gouvernementale de 2018. Mais le POCL qui était sorti par la porte essaye de revenir par la fenêtre. En effet, une "tierce expertise" va être menée sur les hypothèses de tracé pour la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Orléans-Clermont-Lyon. La nouvelle d’une étude s’élevant à 500.000 euros, co-financée par la région Centre-Val de Loire, suscite l’étonnement. La nouvelle provoque aussi une vive réaction des adversaires de ce projet inutile et ruineux (13 milliards d’euros estimés en 2011 et 20 milliards d’euros en 2040), et notamment de l’association NON au POCL.
Cette tierce expertise est expliquée de la façon suivante : une nouvelle expertise va être réalisée, coordonnée à Clermont-Ferrand par la DREAL (Direction régionale de l'environnement), et co-financée par l'État (250.000 euros) et par les régions concernées (l'Ile de France, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Auvergne-Rhône-Alpes apportent chacune 50.000 euros, le Centre-Val de Loire contribue à hauteur de 100.000 euros, la décision a été votée vendredi dernier en commission permanente).
L’association NON au POCL interroge : pourquoi notre région se lance elle dans une énième étude sur un projet qui a été délibérément écarté lors de loi LOM par l’Etat et les Assemblées ? "Le tout TGV c’est fini", avait dit lors des débats, Madame la ministre en charge de la mobilité, Elisabeth Borne.
L’association avec ses adhérents et ses sympathisants (plus de 1100 personnes qui lisent ses lettres d’information) s’est toujours opposée à ce projet pharaonique et devenu obsolète, qui avoisinerait 20 milliards d’euros en 2040. La SNCF, qui s’enfonce de plus en plus dans le déficit sera incapable de supporter le coût d’un tel investissement.
Dans une lettre au président du Conseil régional, l’association réaffirme son opposition. En voici quelques extraits.
Au fil des années nos arguments, que nous vous avions présentés lors de notre réunion en vos locaux en 2015, sont apparus crédibles et réels. Nous préconisions en lieu et place de ce projet de moderniser en infrastructures et en matériels les lignes actuelles, qui elles irriguent réellement nos territoires.
Dépenser 500 000 euros dans cette étude est faire peu de cas de la bonne gestion de l’argent public. Par ailleurs concernant les transports dans notre région, nous avons constaté et apprécié les actions mise en place depuis deux ans, par la région et la SNCF qui vont dans le sens de notre demande : rénovation des voies , des gares, achat de nouvelles rames. Mais dans le quotidien et dans l’attente de la finalité de ces actions, c’est-à-dire sous trois à cinq ans, ce que vivent les citoyens usagers est très loin de ce qu’ils sont en droit d’attendre d’un service collectif, qui certes n’est malheureusement plus public, nous espérons que vous avez conscience.
- Retards quasiment quotidiens, voire carrément suppression des trains, dûs à l’utilisation de matériels vétustes (plus de 40 ans) dont la maintenance est négligée pour ne pas dire inexistante.
- Voitures non nettoyées, toilettes sans eau, souvent même fermées !
- Grande confusion dans les tarifs, la gestion des titres de transport.
- De plus en plus de gare risquent de fermer, absence quasi quotidienne du personnel en gare voire souvent aussi dans les trains.
La crise actuelle incite nos concitoyens, notamment ceux des grandes métropoles, à revoir leur mode de vie et notre région, particulièrement bien placée géographiquement, possède de nombreux atouts pour les recevoir. Voilà qui permettra sans aucun doute de revitaliser enfin nos villages. Pour cela des actions fortes, concernant la santé, l’accès au haut débit, la scolarité et, bien entendu, la mobilité, sont à mettre en place dès maintenant par les pouvoirs publics dont la Région. Pourquoi pénaliser les candidats éventuels à ce retour au monde rural, en réactualisant un projet de LGV, n’offrant aucun intérêt aux voyageurs situés entre les extrémités de cette ligne ?
Nous souhaitons à nouveau vous rencontrer afin d’échanger avec vous pour connaitre vos intentions sur les actions à venir et que les sommes dépensées par notre région soient en priorité pour le développement des lignes actuelles.
> Association NON au POCL. Siège : Mairie de Jars. Route de Sury es Bois. 18260 Jars. courriel : contact@non-au-pocl.fr