Chinon en Indre-et-Loire est le site de la première centrale de production d'énergie nucléaire construite en France, elle est exploitée par EdF. C'est ce site "historique" et symbolique qui a été choisi pour un festival anti nucléaire qui aura lieu le 12 avril prochain. Un collectif regroupant "Sortir du nucléaire", d'autres associations des régions centre et ouest et des citoyens, organise samedi 12 avril 2014 (entre les tristes anniversaires des accidents de Tchernobyl et Fukushima), un festival anti nucléaire et pour les énergies renouvelables, intitulé "Fukuchinon". Il se déroulera de 11 heures à 23 heures, à Chinon en Indre-et-Loire.
Sur place il y aura de nombreuses animations sympathiques telles que marché bio, expositions, conférences, documentaires, stands d'artisans, musique, animations pour les petits et les grands, restauration, clowns ...etc, réunis dans le "village des alternatives". Et le temps fort de la journée sera une marche pacifiste dans la ville, qui commencera à 14 heures.
Les organisateurs invitent les citoyens de la région à venir nombreux le 12 avril exprimer leur volonté de sortir du nucléaire et leur désir de voir les énergies renouvelables lui succéder ...ou tout simplement s'informer.
Comme tout le monde le sait, le nucléaire est dangereux, polluant et extrêmement coûteux. Qu'il soit militaire ou civil, il peut provoquer des dommages irréparables pour des milliers d'années. La catastrophe de Tchernobyl en 1986 a fait, selon un récent rapport de l'Académie des Sciences de New York, un million de morts. Celle de Fukushima en 2011 est toujours en cours, ses polluants radio-actifs se répandent toujours dans la nature, ses conséquences désastreuses pour la population et l'environnement le seront pour longtemps.
À Chinon en 2013, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a effectué neuf inspections inopinées pour contrôler les travaux de maintenance effectués sur le réacteur Chinon B1. Ces inspections ont révèlé de graves négligences. Une dalle en béton en train de s’effondrer située au-dessus d’équipements cruciaux, des bidons de produits chimiques stockés en dépit des règles sans que les intervenants puissent en identifier le contenu, des procédures non respectées, des précautions insuffisantes pour prévenir l’introduction d’objets non répertoriés dans les équipements… Surtout, l’ASN pointe une désorganisation manifeste du travail : des dossiers d’interventions remplis dans le désordre, conduisant à oublier certaines phases, des équipes mutées d’un chantier à l’autre sans continuité… Enfin des conditions de travail déplorables pour certains travailleurs, soumis à une irradiation élevée sans qu’une protection adéquate ne leur soit fournie.
Ces inspections avaient lieu dans le cadre de la visite décennale du réacteur B1, dans la perspective de prolonger le fonctionnement de la centrale au-delà des trente ans pour lesquels elle avait été conçue. EDF compte en effet étendre la durée de vie des centrales au-delà de quarante ans, jusqu’à cinquante, voire soixante ans ! Au vu de l’état de désorganisation actuel des travaux de maintenance, une telle prolongation ne pourrait promettre qu’une dégradation catastrophique de la sûreté, et des risques accrus pour les riverains et les travailleurs de la centrale.
Au vu de ces négligences inacceptables l'association “Sortir du nucléaire“ a porté plainte contre EDF pour une quinzaine d’infractions à la réglementation des installations nucléaires de base et au Code du travail.
Depuis l'extraction de l'uranium jusqu'aux déchets radioactifs, la pollution de l'air, des sols et des eaux est partout. Même en fonctionnement "régulier", toutes les installations nucléaires rejettent dans l'environnement des particules radioactives qui menacent la santé des travailleurs et des riverains.
En France, les coûts du nucléaire civil et militaire sont exorbitants. La remise à niveau de sécurité des réacteurs vieillissants engloutira plus de cinquante milliards d'euros, qui entraîneront une augmentation des tarifs de l'électricité de 50 % ! Le nucléaire militaire a déjà englouti trois cents milliards d'euros et coûte trois millions et demi d'euros par an !
Mais, en dehors de celui de la centrale nucléaire de Fessenheim, le gouvernement ne souhaite pas fermer d'autres réacteurs mais annonce vouloir prolonger leur durée de fonctionnement au-delà de quarante ans (alors que leur durée de vie initiale est fixée à trente ans) ! Quant au nucléaire militaire, la prochaine loi de programmation entend bien le protèger jusqu'à la fin des temps !
Pourtant, disent les organisateurs dans un communiqué de presse, sortir du nucléaire c'est possible et ça créerait des emplois. Grâce à un plan ambitieux d'économies d'énergie et au développement des énergies renouvelables, il est tout à fait possible de sortir rapidement du nucléaire. En Allemagne, en dix ans, trois cents soixante dix mille emplois ont été créés dans les énergies renouvelables ! Pourquoi pas en France ? Comme on le voit, ce n'est qu'une question de volonté politique.
Pour "Sortir du nucléaire", il faut arrêter le chantier du réacteur EPR de Flamanville, la centrale de Fessenheim et les réacteurs qui ont atteint trente ans de fonctionnement. Il faut arrêter aussi la fabrication du combustible Mox et le "retraitement" des déchets nucléaires à La Hague, les projets d'enfouissement de déchets radioactifs, le projet ITER et les projets de nouveaux réacteurs.
Bref, il y a du pain sur la planche...
> Programme de la journée Fukuchinon :
Entre 10 heures et 11 heures, accueil des cars à la centrale de Chinon-Avoine ;
À partir de 11 heures, ouverture du village des alternatives, chapiteaux, yourtes, toilettes sèches.
Au village : repas, buvette, expositions sur les alternatives (artisans, associations, particuliers), les dangers du nucléaire, l'éco-citoyenneté, et déambulations, animations pour petits et grands ...
Entre 14 heures et 15 heures 30, défilé pacifique dans les rues de Chinon.
À partir de 15 heures 30 et jusqu'à 18h, quatre conférences au village et dans Chinon, et aussi projection de films documentaires.
Le soir, repas puis concerts de musique gratuits.
Fin et fermeture du village à 23 heures.
> Co-voiturage. Voir le site web de Fukuchinon ou téléphoner au 06 38 01 94 45.
> Plus d'informations et de détails sur le site web de Fukuchinon. >>> Lien.
Vous pouvez aussi signer la pétition "Stop Fukuchinon" sur le site de Cyberacteurs. >>> Lien.