Tourisme & Territoires du Cher (nouveau nom de l’Office de tourisme) lance la création d’un réseau de “greeters”. Bin, qui qu’c’est don que c’machin là ? Réponse : ce sont des “visites alternatives qui entrent dans une démarche de tourisme participatif non-marchand pour répondre aux nouvelles demandes des clientèles et créer des services innovants”. En bref et en bon français, des guides bénévoles. Sur leur temps libre, ils accueillent des touristes “comme des amis” pour des visite originales et personnelles. L’avantage de ce truc c’est que c’est un mot états-unien qui fait “branché”, et surtout que ça ne coûte rien à l’Office de tourisme (les guides conférenciers de Bourges apprécieront l’attention !).
Suit une longue et laborieuse explication de ce nouveau “concept” (emprunté au tourisme états-unien et aux églises anglo-saxonnes), à l’air sympathique, puisqu’il s’agit de faire découvrir la région d’une manière originale, authentique et conviviale, à l’occasion d’une balade.
Mais pourquoi diable vouloir affubler les guides bénévoles berrichons d’un nom en sabir anglo-saxon ? Le même Office de tourisme nous avait fait le coup du berrysianisme 100 % pur snob il y a quelques temps, voilà qu’ils récidivent !
Dans l’excellent Blog de Sirius (que je vous engage à visiter), Paul Hurley s’interroge sur ce nouveau coup de carpette anglaise….
> Doit-on réellement accepter la qualification de “greeter” pour participer gratuitement à l’enrichissement mutuel et aux échanges culturels entre individus pour un monde meilleur ?
Voici ce qu’en dit mon dictionnaire Harrap’s : le verbe [to] greet signifie saluer, accueillir avec quelques paroles aimables (ce qui semble pour moi le B-A-BA des bonnes manières). Wikipedia propose pour le substantif “greeter” qui en dérive, le français “hôte”.
Je veux bien que le terme “agent d’accueil” a un côté statique, et fait plus penser à un guichet du Pôle-Emploi ou d’une administration impersonnelle et froide, qu’à un beau jeune homme “branché” qui vous parlera avec passion de son quartier, mais ne pouvait-on pas solliciter nos méninges plutôt que de polluer encore une fois notre langue avec un mot américain qui s’ajoutera à une liste déjà trop longue ?
Ainsi, nos tracts, prospectus et autres affichettes sont devenus depuis quelques années des flyers, un emballage est devenu un packaging, un autocollant est un sticker, un directeur est devenu manager et une entreprise récemment fondée une start-up.- etc…
Il est plein de bon sens, le blog de Sirius….
> Lire : Le blog de Sirius. C’est quoi ça ? . >>> Lien.
Gilblog : Le berrysianisme est-il un parisianisme ou un rigoladisme ? >>> Lien.
Tourisme et territoires du Cher. >>> Lien.