Ce qu’ils font, ils le font par compassion, par solidarité, par respect des humains et au nom des valeurs républicaines. Tous ces gens de cœur, Médecins du monde, Réseau éducation sans frontières, Ligue des droits de l’homme, Secours catholique, et d’autres associations nationales et locales, ou simples citoyens, ils pensent tous qu’on ne peut rester les bras croisés….
Voici deux histoires édifiantes et “bien de chez nous” que j’ai envie de partager. Elles se passent de commentaires, c’est pourquoi il y en a peu. Vous ferez votre opinion vous mêmes….
> La semaine du 15 août, six citoyens français au volant de leur voiture ont conduit une quinzaine de migrants tchadiens et soudanais depuis la vallée de la Roya jusqu’à Nice et Marseille. Ces derniers attendaient chez l’agriculteur Cédric Herrou de pouvoir déposer leur demande d’asile. Mais cette action est hautement symbolique : tous les conducteurs de voiture sont d’anciens enfants juifs cachés pendant la Seconde guerre mondiale. Tous membres de l’Union juive française pour la paix (UJFP), ils entendaient réaffirmer que la solidarité avec les citoyens qui viennent en aide aux migrants n’est pas un délit.
“Si nous avions été arrêtés, comme cela arrive souvent à Cédric Herrou par exemple, il aurait fallu que la police assume de mettre en garde à vue d’anciens enfants juifs cachés pendant la guerre. Il y a une sorte de barrière symbolique envers nous : la police ne peut pas nous interpeller alors qu’on vient en aide aux personnes persécutées. Car c’est exactement la même histoire que la nôtre !” a déclaré Georges Gumpel, l’un des conducteurs.
“Sur nos voitures, nous avions accroché des panneaux racontant notre histoire personnelle. Par exemple, sur celle que je conduisais était inscrit : ‘Véhicule piloté par Georges, enfant juif caché 1943 – 1944, fils d’Alfred Gumpel, déporté mort pour la France. Non, la solidarité n’est pas un délit !”
“L’Histoire se répète sous des formes différentes : les victimes et les méthodes changent mais le résultat est le même. Le refus des juifs dans les années 40 est identique à celui que connaissent les migrants en ce moment. On les parque, on organise des rafles et on juge de simples citoyens qui leur viennent en aide. Comment ce qui était juste et honorable hier, est aujourd’hui criminel ? On ne peut pas organiser des cérémonies officielles pour honorer les Justes et arrêter ceux qui portent assistance aux migrants. C’est de l’hypocrisie !” Conclut Georges Gumpel.
> Quittons les Alpes Maritimes et revenons à Bourges où le Codac (Collectif on dort au chaud) a procédé, le 1er août, à l'occupation de logements vacants appartenant au bailleur social France Loire, pour y abriter des migrants sans toit.
Expliquant son action, l’association a déclaré : “Alors que toujours plus de personnes se retrouvent à la rue, depuis novembre 2016, nous interpellons sans relâche madame Nathalie Colin, préfète du Cher, Monsieur Pascal Blanc, maire de Bourges et leurs services (DDCSPP et Cellule migrants) au sujet des demandeurs d’asile laissés à la rue.
Depuis des mois, ce sont près de quarante personnes, hommes, femmes et enfants qui sont privées d’hébergement adapté et pérenne.
Pendant tout ce temps, des habitants de Bourges et du Cher ont pallié, dans l’urgence, l’irresponsabilité de l’État.
Devant le silence des autorités, nous venons donc de procéder à l'occupation de logements laissés vacants depuis 2015. C’est actuellement la seule réponse que nous pouvons proposer face à la précarité des personnes abandonnées par les pouvoirs publics et la collectivité.
En outre, l’association lance un appel au soutien des berruyers “pour que cesse le pourrissement de la situation”.
Et le Codac rappelle que la préfecture du Cher a fait l’objet de dix condamnations consécutives par le Tribunal Administratif en 2016 pour “non respect de l’obligation d’héberger les demandeurs d’asile”.
Dans “Le Berry Républicain” du 22 août, Jérôme Millet, directeur de cabinet de la préfète, dément et parle de “désinformation systématique” de la part du Codac. “C’est faux, tous les demandeurs d’asile sont pris en compte”. Vous aurez remarqué la formule employée : prendre en compte, qui ne ne veut pas dire héberger. D’ailleurs dans la même page, Jérôme Millet reconnaît un peu plus loin, du bout des lèvres et en minorant les faits, que “une ou deux familles nombreuses ayant refusé les solutions d’hébergement qu’on leur a proposées, seraient actuellement prise en charge par le Secours catholique”. Plus ceux que les bénévoles du Codac ont provisoirement abrités, plus ceux qui dorment à la rue et que les associations et les particuliers secourent depuis des mois, plus les cas sanctionnés par le Tribunal Administratif. Drôle de "prise en compte”….. On se demande qui fait de la désinformation ?
À Bourges, pourtant ville de Jacques Cœur, l’Administration a encore des progrès à faire côté cœur….
> Photo du haut. Georges Gumpel, un des conducteurs bénévoles de La Roya (Alpes Maritimes)..
> Sources.
Enfant juif caché pendant la guerre : “Avec les migrants, l’Histoire se répète”. Info migrants. >>> Lien.
Le Codac. Courriel : codac18@netcourrier.com - Page Facebook : https://www.facebook.com/codacBourges
> Lire dans gilblog : Encore des migrants à la rue ! >>> Lien.
et : Aidez les réfugiés à la rue, aidez le Codac. >>> Lien.