Confinés comme nous autres, Michel Pinglaut et Albert Nanciau peuvent causer, puisqu’ils sont voisins. Enfin, juste le temps de ce dialogue en parler berrichon…..
Confinés, renfarmés… Pour c'te virus, j'savons pas coument dire, c'est trop neu', faudrait p’têt vouère chez l’panseux, ou l’remigeux. Y sait p’têt’ ?
J'ons déjà entendu en Berry, dire qu'on est reclus. Oui, pour ranfarmé. Pt'têt' qui avait des mouènes, à Noirlac, qui se rembarraient, mais reclus, i'piétaint par piété.
Pour ta gouvernance, Albert Nanciau, moué j'dirais, emprès discutailles, que confiné, ça doit s'dire: enfarmé.
Ranfarmer, farmer y savons pu dire que ça à c’t’heure. Y faut farmer des lignes pour médeciner la SNCF. Y faut farmer des lits pour médeciner les hôpitaux. Y faut farmer des écoles pour sauver l’éducation. C’est ti qui faura farmer l’gouvernement pour nous sauver tous ?
Si t’es trop enfarmé, demande une agide pour t'agider, dame, pour t’aider. Et pi fais la prière de la “quarantaine” ; la périère de la quarantaine, qu'a charché l'savant liseux Ribault de la Laugardière, c’est une périère populaire que l'populo y disait en quarante vers. T'as ben compris, toué qu'est pas beurdin, ni abernanciau, c'est des vers à di' mais pas des verres à bouère ! Tu peux aussite les débagouler pendant 40 jours... Et on est ben parti pour !
Mais y a des reclus, qui l’ont ben voyagé. Là j’te cause des Reclus, même qui sont connus coume communeux, d'la Commune de 1871 (en argot parigot, y en avaint qui l’appelaint la Commode !). L'Élisée Reclus, qu'est jamains devenu nout' Président, malgré son p'tit nom, paraît qu’il est passé à Farges-en-Septaine, au bourg de Bel Air. L'Élisée il a été Fargeoués, eune nuit, pour fuir les versaillais du foutriquet Thiers, qui les chassait coume des culs-blancs, ou des san(g)liers sans défense. Élisée Reclus était reclus chez un libre-penseux, et l'gamin du libre-penseux, pus tard, en des jours meilleurs, s'est souvenu s'êt' sité sur les genoux d'Élisée. L'gamin, y s'appelait Raudet, et i' l'est toujou' resté libre-penseux, coume son père. Élisée Reclus il a été un géograph’ célèb’, mainme si pour se musser en Suisse, il a pris l'chemin des écoliers en passant par Farges. Après que d’ça il est dev’nu célèb’.
Y avait un aut’ frère Reclus qu’était aussi géograph'. Onésime qu’y s’appelait. C’est lui qu’a écrit, le preume, un mot qui nous rend cousins anque les Québécois. Il a écrit "francophone", t'entends-ben, francophone coume téléphone. Sacré Onésime !
Pour fini’ anque les Reclus, y a eu l'Paulo, Paul de son vrai p'tit nom. L'Paulo, on en aurait ben besoin au jour d'aujord'hui, mais i'l'est mouru en 14. L'Paulo, son espécialité, c'était de t'ouvrir eul’ lambouri. Il’tait chirurgien, qui disont les savants. Tu t'rends-ty compte qu'il a charché cont' eul’ mal des poumons, ben avant qu'on vend', à l'école, des timb' tuberculeux. L'Paulo, il a endormi ceusses qu'avaint mal, anque d'la cocaïne. Mais pour nen fai' du bien et non pas pour s'démoli' la santé. La teinture d'iode, qui t' fait bronzer, mainme en hiver, c'est lui qui s'en sarvait pour tuyer les bouts d'affaires de microb's.
Paulo, r'vins don', tu soignerais ben sûrement cont' la fieuv' jaunarde, c'te ch'tite boule qu'a des piquants partout. Ch'ti vie de russe !
> Vous trouverez le sens des mots en parler berrichon dans le dictionnaire berrichon de gilblog. >>> Lien.