La Gravière.
La restauration de la Gravière se poursuit. À l'occasion des Journées du patrimoine, Dominique Lacroix et les autres membres de l'association ont fait les honneurs des lieux aux sept cents visiteurs qui sont venus durant ces deux belles journées ensoleillées. Pendant que Philippe Prieur, Jacky Margeridon et Jean-Jacques Smith soufflaient dans leurs cornemuses, les différents coins et rabicoins de l'ancienne manoeuvrerie étaient pleins d'activités. Jean-Claude Bédouret cuisait cent trente neuf pains, quarante pains d'épices, et vingt cinq tartes aux pommes (!), et Jo Schnapp exposait ses photos à la lumière du feu de sarments de cette éphémère boulangerie. Dans une autre pièce de la maison, des photos anciennes sur plaques de verre vivaient une nouvelle vie, accompagnées par les appareils et fournitures d'époque. Ailleurs on faisait de la vannerie, ou on travaillait le bois. Dans l'ancienne grange les produits de La Gravière et notamment l'huile de noix maison et les pains étaient disposés pour les gourmands.
> Autrefois (avant le 15e siècle) La Gravière était un moulin à eau établi sur un bief de la Sauldre. Puis, la partie où se trouvait le moulin fut agrandie pour devenir une habitation en moellons recouvert d'enduit. Le bâtiment où était la grange et les écuries est construit en pans de bois avec un hourdis de torchis. La Gravière montre dans sa construction les différentes techniques de construction d'autrefois (colombages, torchis, murs en moellons de pierre noire et silex, enduits colorés, tuiles de terre cuite ...etc). Elle a conservé son aspect d'origine ce qui en fait un ensemble exceptionnel.
Les Ateliers Talbot.
Pendant qu'on se pressait à La Gravière, on se pressait tout autant aux Ateliers Talbot, à La Borne d'en bas....
Dans l'ancien atelier de tournage, Dominique Garet faisait plusieurs démonstrations de production sur le tour à bâton. Ce tour ancestral était encore utilisé à La Borne dans la première moitié du vingtième siècle, on y faisait des pièces de dimensions importantes. Le maniement des tours à bâton de La Borne n'est pas chose facile, la grande roue de fer est lourde, il faut de la force et de l'adresse pour la dompter !
Dans le local du malaxeur, une exposition de photos de Geneviève Benett montrait le four à globe d'Eugène Bedu, dit "four du cuirassier". À l'occasion de la dépose de l'ancienne toiture et de la pose d'une toiture neuve, ce four cylindrique surmonté d'un dôme et d'une cheminée se montrait en pleine lumière grâce à l'oeil de la photographe (et sans doute à ses talents acrobatiques). Un aperçu exceptionnel, car l'état du bâtiment ne permettant pas la visite, rares sont ceux qui ont pu contempler ce four singulier.
La dernière cuisson de Jean Talbot a eu lieu en 1973, puis le grand four s'est endormi jusqu'à la première cuisson collective en 2000, et c'est à cette occasion que "Jean le traîniau" avait régalé l'assistance avec ses contes savoureux. Il était de retour cette année avec ses histoires rimées en parler berrichon. Pour la circonstance, la loge était aménagée en petite salle de spectacle, une scène posée devant l'alandier. Homme modeste et talentueux, Jean le traîniau a égréné ses contes tendres et malicieux pour le plaisir de tous. Ses portraits de personnages familiers du Berry ont déclenché les rires et les sourires, les applaudissements et les rappels. Perchés sur le four, Michel Boureux et Georges Sybesma à la cornemuse et au tambour faisaient les liaisons musicales.
> Depuis sa création dans les années quatre vingt, l’Association des Ateliers Talbot a restauré cet ensemble caractéristique comprenant un atelier et le grand four couché de quinze mètres cubes avec sa loge. L'ancienne poterie de Joseph puis de Jean Talbot comporte deux bâtiments accolés, l'un abrite le four et l'autre l'atelier de tournage et les séchoirs. Un autre bâtiment de l'ensemble abritera à nouveau le malaxeur dans le courant de l'année. À l'extérieur, parçons, terriers et puits complètent la poterie. L’atelier et le four Talbot datent du début du dix neuvième siècle, ils sont inscrits à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques de la Région Centre depuis 1996, grâce à l'action de l’Association des Ateliers Talbot.
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