Menetou Salon, dimanche 11 janvier 2015. Il est 11 heures trente, plusieurs centaines de personnes (plus de quatre cents) sont rassemblées devant la mairie. Aujourd'hui ils étaient un million et demi de "Je suis Charlie" à Paris. Hier ils étaient quatre mille rue Jacques Rimbault, devant la mairie de Bourges, ils étaient plus de deux cents devant la Mairie à Saint Germain du Puy. Et ainsi dans la plupart des villes et des villages de France où les slogans ont fleuri : Ensemble contre la haine. Défendons la démocratie, le respect et la liberté. Je suis musulman mais pas terroriste. On a le droit de dessiner, vive la paix. Je suis musulman, pas eux. Soyons l’armée de l’amour contre l’armée de la haine. Je suis Charlie, juif, policier. Liberté, égalité, dessinez, écrivez.
La foule de Menetou Salon faisait partie des trois million et demi de citoyens (selon la presse) réunis dans tout le pays pour exprimer leur émotion après la tuerie de journalistes, de policiers et de simples citoyens. Chacun savait pourquoi il était là. Contre les assassinats terroristes. Pour la liberté d'opinion, pour la liberté d'information, pour la liberté de la presse et la démocratie. Pour vivre ensemble dans la République sans distinction d'opinion, de croyance ou d'origine...
Sur le perron de la mairie, il y a eu quelques brefs discours diffusés par une sono faible et enrouée. On les a à peine entendus, mais était-ce bien nécessaire ? Parmi les déclarations, un message d'un habitant de Menetou, Michel Zoladz, dont Tignous (un des dessinateurs assassinés de Charlie Hebdo) était le gendre.
À mes yeux, le plus beau moment a été le lâcher de dix sept oiseaux. Dix sept oiseaux pour les dix sept victimes de la violence. Dix sept oiseaux qui se sont élevés dans la lumière du soleil, et le ciel presque bleu de ce dimanche de solidarité.
> Les victimes des tueries commises par les frères Kouachi et Amedy Coulibaly :
Charb (Stéphane Charbonnier) directeur de Charlie Hebdo. Cabu (Jean Cabut). Georges Wolinski. Tignous (Bernard Verlhac). Honoré. Bernard Maris (qui signait Oncle Bernard dans Charlie Hebdo). Franck Brinsolaro, 49 ans, policier du service de la protection (SDLP), affecté à la protection de Charb. Ahmed Merabet, 42 ans, policier, membre de la brigade VTT du commissariat du XIe arrondissement. Mustapha Ourrad, secrétaire de rédaction à Charlie Hebdo. Frédéric Boisseau, agent d'entretien. Elsa Cayat, chroniqueuse à Charlie Hebdo. Michel Renaud. Quatre clients de l’épicerie casher de la porte de Vincennes. Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham, François-Michel Saada.
Les blessés durant l'attaque sont : le dessinateur Riss, le journaliste Philippe Lançon, le journaliste Fabrice Nicolino. Leur pronostic vital n’était pas engagé mercredi soir. Les autres victimes se trouvaient la semaine dernière "en situation d’urgence absolue", leur identité n’est pas encore publiée. Il faut y ajouter Clarissa Jean-Philippe, la policière municipale de Montrouge, et les rescapés de la prise d'otages de l'épicerie casher. Ces survivants porteront leur vie durant les handicaps, les cicatrices et les traumatismes de ces événements tragiques.
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Luc Besson. Lettre ouverte à mon frère musulman. >>> Lien.
Les douze assassinés de Charlie Hebdo. >>> Lien.
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