Des habitants de Plaimpied, Saint-Just et Soye-en-Septaine, confrontés aux nuisances du méthaniseur, protestent. De l'agriculture intensive avec du maïs arrosé à grandes pompes, aux odeurs toxiques (H2S) et à l'épandage du fameux digestat, un concentré de nitrates, qui stérilise les sols (plus de vers de terre, baisse de carbone...) et polluera l'eau potable, ils s’indignent.… Information incomplète, abus du fait accompli, fin des enquêtes publiques pour eux, ça suffit ! Ils alertent les habitants du Cher, car une trentaine de méthaniseurs seraient prévus dans notre département.
Ils disent Non aux déchets de la méthanisation, à la pollution de l’air, des sols, et de l’eau qui alimente les cent mille habitants de l’agglomération de Bourges ! Devant le projet de stockage de milliers de tonnes de déchets de l’usine de méthanisation de Plaimpied, l’association Bien Vivre sur les Rives de l'Auron (ABVRA) qui réunit des habitants de Plaimpied, Saint-Just et Soye-en-Septaine, adresse une lettre ouverte à la Préfète du Cher. En voici le texte.
Nous avons dénoncé en juillet le projet d’Agriberry, à Plaimpied, dans le Cher, de construire quatre gigantesques fosses découvertes pour stocker de façon déportée, à Saint-Just et à Soye-en-Septaine, des milliers de mètres cubes de déchets de l’usine de méthanisation de Plaimpied.
Cette usine, construite en catimini, comme à beaucoup d'autres endroits, sans information ni concertation des habitants concernés, surtout connue par les mauvaises odeurs qu’elle génère et la circulation des camions qui l’alimentent (30 tonnes par jour !) poursuit sa politique du fait accompli : elle a déversé, au beau milieu de l’été, des milliers de tonnes de ses déchets sur des centaines d’hectares, sans prévenir personne, même pas les maires de nos communes !
Une association s’est créée (Association Bien Vivre sur les Rives de l’Auron) après la constitution initiale d’un collectif, pour faire connaître les dangers d’une méthanisation non raisonnée, non contrôlée, pour agir face aux risques réels de pollution de l’air, des sols et de l’eau que nous buvons et pour mettre les pouvoirs publics devant leurs responsabilités.
Ça suffit ! Les profits des uns, qui plus est largement subventionnés, ne peuvent se réaliser au prix de milliers de tonnes de déchets polluants pour les autres.
Nous, habitants des communes impactées par le fonctionnement de l’usine de méthanisation d’Agriberry :
Refusons la création de stockage déporté pour les déchets de la méthanisation ;
Refusons le projet de doubler la production, qu’il s’agisse de gaz ou de carburant, parce que cela doublera les déchets polluants ;
Refusons tout épandage de digestat sur le bassin d’alimentation des eaux du captage du Porche qui pourrait accroitre la pollution de l’eau que nous buvons ;
Exigeons des engagements et des contrôles indépendants sur les intrants *, les gaz émis dans l’atmosphère, les impacts du digestat ** sur les sols, l’air et l’eau ;
Exigeons que tout nouveau projet dans le département soit instruit dans la transparence et la concertation avec la population;
Exigeons la mise en place d’une véritable surveillance sanitaire.
Nous ne refusons pas la méthanisation à la ferme, qui traite ses propres déchets pour son auto-consommation d'énergie, ni la méthanisation des vrais déchets, réalisée par de vrais professionnels, qui disposent des équipes spécialisées garantissant la sécurité et l'absence de pollution de leurs installations.
Nous refusons la transformation des agriculteurs en apprentis chimistes qui, pour produire un maximum de gaz méthane, détournent des cultures de l'alimentation des hommes et des animaux, méthanisent des déchets agricoles qui constitueraient de meilleurs fertilisants sans cela (lisiers, fumiers), appauvrissent ainsi les sols en carbone organique et vont ensuite chercher des déchets de l'industrie agro-alimentaire et des sous-produits d'animaux, dont les bactéries et les antibiotiques qu'ils contiennent se retrouveront dans le digestat.
Ce digestat, qui tue les vers de terre autant que les abeilles, produit dans l'air des particules fines et s'infiltre, dans les terres calcaires qui sont les nôtres, jusqu'aux nappes phréatiques, aggravant encore la pollution aux nitrates et aux pesticides qu'elles subissent, à cause des cultures céréalières intensives des mêmes exploitants de la terre.
Soutenez massivement notre combat pour une méthanisation raisonnée, mieux encadrée et mieux contrôlée, respectueuse de l'environnement et de l'ensemble de la population, en signant cette pétition!
> Pétition “Stop aux déchets de méthanisation”. >>> Lien.
> Association Bien Vivre sur les Rives de l’Auron . ABVRA, 4 lieu dit Coulon. 18340 Soye-en-Septaine.
* Intrants, en langue de bois : tout ce qui est soumis au processus de méthanisation pour produire du méthane (déchets végétaux, cultures, sous-produits d’animaux, lisiers, fumiers, déchets de l’industrie agro-alimentaire, huiles, boues,…).
** Digestat : encore de la langue de bois, nom impropre donné aux déchets de la méthanisation.