Mercredi 27 mai 2015, la République rendra hommage à Jean Zay (1904-1944) en transférant ses cendres au Panthéon. À juste titre, la France tout entière honorera la mémoire de ce résistant lâchement assassiné par la milice de Pétain, peu avant la fin de l'occcupation nazie.
Mais la politique officielle et les médias oublient un peu que ce résistant fut également un homme de culture, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts, le père de la décentralisation culturelle, un lanceur de projets et d'idées dont la plupart marquent encore notre époque. Car Jean Zay fut un bâtisseur et un novateur, à l'exact opposé des "réformateurs" d'aujourd'hui qui ne veulent changer que pour revenir en arrière (attention aux contrefaçons !).
Avocat, élu député (radical) à 27 ans en 1932, puis réélu en 1936 à 32 ans, Jean Zay est nommé le 4 juin 1936, ministre de l'Éducation nationale et des Beaux-Arts (aujourd'hui ministère de la culture) du gouvernement de Front populaire.
Jean Zay est un promoteur de la démocratisation du savoir et de la culture, du théâtre populaire pour tous, du CNRS, de la démocratisation des musées, de la défense du droit d’auteur, du Festival de Cannes, de la Cinémathèque française, de l’école obligatoire jusqu’à quatorze ans, des classes découvertes en plein air, de la pédagogie moderne (un enseignement plus vivant) ...etc.
Comme ministre des Beaux-Arts, on lui doit la création de la Réunion des théâtres lyriques nationaux et le musée national des Arts et traditions populaires (dont sont inspirées les collections d'art populaire du musée du Berry), il encourage les bibliothèques mobiles appelées bibliobus. En 1938, il crée le festival de Cannes, mais la première édition prévue en septembre 1939 sera annulée à cause de la guerre.
Le Front populaire est aussi l'époque où naissent les maisons de la Culture (la première est fondée en 1936 à Paris par Louis Aragon). L'Association des Maisons de la culture est créée dans le contexte de la lutte contre le fascisme et fait écho aux idéaux de Jean Zay. On associe à ce mouvement les noms d'André Malraux, Albert Camus et Gaétan Picon.
Il faut savoir que les projets du ministre Jean Zay ont été farouchement combattus par les conservateurs et les antisémites de l'époque, sans doute aussi parce qu'il était favorable à l'intervention aux côtés de la République espagnole et ferme adversaire de Hitler. Assassiné par la milice dirigée par Joseph Darnand, il est encore détesté de nos jours par l'extrême droite....
Mercredi 27 mai, au moment de la cérémonie du Panthéon, l’Association Double Coeur présidée par Francois Carré organise avec Alain Meilland une soirée "cinéma et lecture" à la mémoire de Jean Zay. Une action en faveur de la culture populaire telle qu'il voulait la mettre en œuvre. Dans le contexte actuel de misère de la culture à Bourges, et du débat sur la MCB, les références à Jean Zay sont plus que jamais d'actualité....
> Jean Zay. Soirée "Cinéma et lecture" mercredi 27 mai.
Projection du film de Marieke Aucante "Dans la lumière de Jean Zay".
Extraits de "Souvenirs et solitude", avec Dominique Martinez, Alain Meilland, Alain Pennetier, Jean-Paul Hemmer.
Mercredi 27 mai 2015 à 19 heures 30. Amphithéâtre des Archives départementales du Cher. Rue Heurtault de Lamerville, Bourges.
Entrée libre sur réservation - 02 48 55 82 60 ou 06 83 87 27 64.
> Association Double cœur. Maison des associations, 28 rue Gambon 18000 Bourges.
06 83 87 27 64. Courriel DoubleCœur@free.fr
Site web : Double Cœur. >>> Lien.