En novembre 2016, émus par la situation de réfugiés sans abri, des berruyères et des berruyers ont créé le “Collectif on dort au chaud” (Codac) afin de palier aux carences d’hébergement des réfugiés et migrants.
À Bourges, les structures existantes sont surpeuplées, la préfecture est défaillante et ne respecte pas la loi ; c’est en effet à l’État qu’incombe l’obligation de pourvoir aux besoins primaires (dont le logement et la nourriture) de ces gens qui n'ont pas l'autorisation de travailler et sont sans aucune ressource financière pendant les trois premiers mois de leur séjour en France.
Encore actuellement, une quinzaine de personnes restent régulièrement à la rue, et souvent sans nourriture, s’indigne le Codac.
Les bénévoles de l’association s‘alarment de l'état d'épuisement des réfugiés qu’ils secourent, de leur précarité en matière d'hébergement et maintenant de leur précarité alimentaire. Pour certains cette situation dure depuis des mois.
“Nous nous demandons sérieusement si les autorités en place mesurent le drame qu'est devenu la vie de ces personnes, car nous percevons peu de changements et, par contre, une aggravation inquiétante de leur situation”, déclare Marie, une bénévole du Codac.
Mais, plutôt que de se conformer à son devoir humanitaire, il semble que la préfecture s'applique à exécuter à la lettre la règlementation dite Dublin, c'est à dire renvoyer dans le premier pays d’accueil les migrants (souvent l'Italie). Le pays en question renvoie ensuite les migrants dans leur pays d'origine ou en Libye, où ils sont regroupés dans des camps, avec toutes les conditions que l'on peut imaginer.
Dans un communiqué, le Codac lance un appel : “Aujourd’hui, nous avons besoin de vous ! En plus des dons de temps, d’hébergement, de matériaux, donnés par tous, nous avons besoin d’argent aussi, pour les aider à manger, se vêtir, se défendre… Faites un don au Codac sur le web avec le pot commun.
> Inhumanité envers les réfugiés, insuffisance de moyens, la moitié des sans abri sont à la rue cet été.
Le 31 juillet dernier, le “Baromètre du 115” annonçait que sur 20 845 personnes ayant sollicité un hébergement entre le 10 juin et le 10 juillet, 10 632 n’ont pas été prises en charge ! Le “Baromètre été 2017” est réalisé par Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe les associations de lutte contre l’exclusion les plus importantes comme le Secours catholique, Emmaüs, l’Armée du salut.
Le “Baromètre” souligne la forte hausse (+ 23 %) des demandes venant de familles : 10 092 personnes sont concernées et parmi elles on compte 5 328 enfants mineurs. Selon l’étude, 48 % d’entre elles n’ont jamais été hébergées.
La faute à un système pensé il y a une trentaine d’années, les centres ne sont plus adaptés à la précarité actuelle qui touche aussi des familles avec enfants. Parmi elles, beaucoup de réfugiés, mais on note aussi une augmentation d’appels au 115 venant de ménages qui ont perdu leur logement après une expulsion locative ou une séparation conjugale. Tous chiffres confondus, le “Baromètre 2017” conclut à une détérioration des conditions d’hébergement. (Libération du 31 juillet 2017).
> Suivez l’activité du Codac (Collectif On Dort Au Chaud) sur Facebook : https://www.facebook.com/codacBourges/
> Le Codac peut être joint à l’adresse suivante : codac18@netcourrier.com
> Vous pouvez faire un don au Codac avec le pot commun.
> Source : Libération du 31 juillet 2017. >>> Lien.
> Lire dans gilblog : Encore des migrants à la rue ! >>> Lien.