C’était une fausse bonne nouvelle ! L'Union Européenne, n’a pas interdit aux industriels l'utilisation de l'étiquette "fabriqué en Normandie" pour leurs faux camemberts. Le décret du 1er mai 2017, stipule que désormais, les camemberts de Normandie doivent être produits avec 50% de lait de vaches normandes, au minimum. C’est bien le moins qu’on pouvait attendre …mais c’est tout !
Selon Ouest France du 18 mai, le camembert "de Normandie", au lait cru, d'appellation d'origine protégée (AOP), est toujours victime de la confusion avec le camembert "fabriqué en Normandie”. C’est à dire un camembert industriel dont les usines sont parfois en Normandie, mais dont le lait (pasteurisé) peut provenir de n'importe ou en France ou à l’étranger et de vaches de n’importe quelle race, nourries, pourquoi pas, avec des tourteaux de soja OGM et non de l’herbe des prairies normandes. Alors que le vrai camembert "de Normandie", le fromage d’appellation au lait cru est élaboré conformément au cahier des charges de l’AOP.
Les pouvoirs publics devraient avoir mis fin à cette escroquerie depuis longtemps, mais ils tergiversent. Et, contrairement à des informations données par erreur (la Manche Libre), aucun arrêté européen du 1er mai n’est venu interdire, l’étiquette "fabriqué en Normandie" apposée sur les boîtes de faux camembert.
L’Association de défense du camembert de Normandie demandait à l’État que la date du 1er mai mette fin à la concurrence déloyale des industries de la malbouffe. Mais les pouvoirs publics, c’est à dire le ministère de l’Économie (et les services de la concurrence et des fraudes) ou celui de l’Agriculture (et son Institut national de l’origine - INAO), tergiversent toujours ”Il existe un groupe de travail qui s’est emparé du sujet, mais cela reste au stade de la réflexion”, indique l’INAO.
Depuis le temps que ça dure, il y a certainement une majorité de tazons dans le groupe de travail !
Pourtant l’étiquette “fabriqué en Normandie” est illégale, puisqu’elle viole l’article 13 du règlement européen des AOP, qui interdit les “indications fausses ou fallacieuses quant à la provenance, l’origine, la nature ou les qualités substantielles du produit”.
Instaurer des pratiques commerciales honnêtes, dégager les escrocs du marché, voila des “réformes” à laquelle ni Sarkozy, ni Hollande, ni Emmanuel Macron n’avaient pensé. Elles devraient pourtant figurer dans la liste des priorités. Cette affaire devrait inciter le nouveau président à améliorer son programme …
En attendant que Macron s’en mêle, le feuilleton rocambolesque et scandaleux du faux camembert continue. Bientôt, le prochain épisode dans gilblog..…
> Sources : Le Monde du 19 mai 2017, article de Gary Dagorn. Ouest France du 18 mai “Camembert, toujours la guerre des étiquettes”..