L’ambition de Bourges semble sans limite. Bourges est-elle sur le point de dépasser Clochemerle, que sa légendaire pissotière a hissé au sommet de la gloire mondiale ? Yann Galut vise-t-il plus haut encore que le titre de capitale Européenne de la culture ? Avec le maire de Bourges, les Bituriges rois du monde, sont-ils de retour ?
C’est dans le cadre des festivités de la capitale européenne de la culture que les architectes se sont aperçus que la place Cujas de Bourges, revisitée par moult cerveaux musclés, n’avait pas d’équipements destinés à soulager les besoins physiologiques des nombreux badauds, simples promeneurs ou fêtards en goguette…
C’est ainsi que de nombreux édiles lors des inaugurations multiples se sont confrontés à cette problématique humaine. A savoir : Comment pouvoir uriner sans contrainte.
D’après les spécialistes en psychologie, la gestion de ces besoins naturels se nomme le syndrome de Versailles car dans le luxueux palais, à l’instar de la place Cujas, les architectes sans doute éblouis par la richesse de leur création auraient tout simplement oublié le côté “évacuation des déchets”. Ceci dit, à Versailles la monarchie a su rapidement corriger le tir en faisant se promener des serviteurs équipés de “pots de chambre” au fond desquels les nobles serviteurs pouvaient évacuer leurs humeurs tout en continuant à deviser entre amis au cœur des couloirs…
Bien évidemment, cette solution n’avait aucune chance d’aboutir à Bourges mais aucune solution recevable n’apparaissait cependant à l’horizon.
C’est donc suite à cet échec que le premier édile de la ville prit si j’ose dire : “l’affaire en main”. Ainsi une nouvelle fois, il fit appel à des fonds européens qui firent phosphorer non pas l’Intelligence Artificielle incapable à ce jour de résoudre un tel problème mais les cerveaux musclés de ses fonctionnaires européens…
Plusieurs projets, dont certains assez farfelus virent le jour, mais dans un premier temps tous furent rejetés.
C’est au troisième tour un peu comme au Vatican qu’un nouveau projet fit l’unanimité. Certes, il n’y eut pas d’émission de fumée blanche mais la joie d’avoir trouvé la solution emplit le cœur des élus et du petit peuple.
Le projet fut présenté en grande pompe à la presse internationale et régionale et obtint le soutien de tous.
De plus et afin de satisfaire aux exigences environnementales, ce projet communément appelé “Chiott sec” a toute sa place au regard des consommations excessives des eaux traitées et largement gaspillées. Il ne consomme que de la sciure de bois légèrement parfumée aux huiles essentielles et s’affranchit ainsi des produits chimiques toxiques qui nuisent gravement à la santé ! Bayer et Monsanto n’ont plus qu’à bien se tenir.
Par contre, il restait un problème d’importance à résoudre !... Actuellement, plus aucun fournisseur de papier hygiénique n’est en mesure d’équiper Bourges de feuilles rapidement dégradables. Une nouvelle fois, la municipalité a lancé les recherches et nous ne désespérons pas d’obtenir de la part d’ industriels des réponses satisfaisantes très prochainement. A l’époque, chez mes grands-parents, les mêmes “Chiott secs” du fond du jardin disposaient sur un grand crochet percé de feuilles de journaux qui servaient à tout : (épluchage des légumes, emballages divers, écaillage des poissons et bien évidemment essuyage des fessiers…)
Mais tout ceci témoigne d’un autre temps et n’a plus cours dans notre civilisation aseptisée…
L’avenir de Bourges est-il Européen, radieux et clochemerlesque ? Depuis la nouvelle de l’arrivée triomphale des toilettes sèches sur la place Cujas, la réponse est oui, c’est une certitude !
> Alain Broglio : Grand reporter et envoyé spécial pour Gilblog.
Source : Le Berry Républicain du 10 Août 2025. Page10